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La "pause" quotidienne annoncée par l'armée israélienne dans ses opérations dans le sud de la bande Gaza n'a eu "aucun impact" sur l'arrivée de l'aide humanitaire qui est restée "minime", a affirmé vendredi un responsable de l'OMS pour les territoires palestiniens occupés.
"Nous, les Nations unies, pouvons dire que nous n'avons constaté aucun impact sur l'arrivée de l'aide humanitaire depuis cette annonce, je dirai unilatérale, de cette pause technique", a déclaré le docteur Richard Peeperkorn, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.
De son côté Médecins sans frontières prévient que "sans un réapprovisionnement significatif en fournitures médicales dans les prochains jours", l'ONG pourrait devoir "arrêter ou réduire considérablement" ses activités médicales à Gaza, selon un communiqué.
L'armée israélienne a annoncé dimanche une pause "de 08H00 à 19H00 (05H00 à 16H00 GMT) tous les jours et jusqu'à nouvel ordre", sur un tronçon routier d'une dizaine de kilomètres allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l'extrémité sud de la bande de Gaza, jusqu'à l'Hôpital européen de Rafah, plus au nord.
L'entrée de l'aide humanitaire "a été minime", a renchéri Jens Laerke, le porte-parole de l'Office de coordination des situations d'urgence (OCHA).
La situation humanitaire et sanitaire est catastrophique dans l'ensemble de l'étroit territoire palestinien.
"Les Nations unies tentent d'opérer dans un environnement où il est impossible de travailler", a déclaré le Dr Thanos Gargavanis, chirurgien traumatologue et responsable des urgences à l'OMS.
Récupérer l'aide humanitaire à Kerem Shalom est dangereux.
Toutefois du carburant a pu rentrer en quantité limitée, a expliqué M. Laerke. Il est indispensable pour produire de l'électricité.
Evacuations médicales
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et ses bombardements incessants ainsi que les combats au sol ont fait jusqu'à présent 37.431 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Selon l'OMS, il ne restait plus en date du 17 mai que 750 personnes dans la ville de Rafah et entre 60.000 et 75.000 personnes dans la zone d'Al-Mawasi, zone dans le sud de la bande de Gaza, où nombre de Palestiniens s'étaient réfugiés depuis le début de l'offensive israélienne sur Rafah.
"Nous avons des patients souffrant de brûlures graves, de fractures ouvertes, et nous n'avons même pas assez d'analgésiques pour soulager leurs souffrances", explique Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de MSF dans les territoires palestiniens.
"Dans les hôpitaux Nasser et Al Aqsa, nos équipes ont dû réduire la fréquence des changements de pansements pour les patients gravement brûlés en raison du manque de compresses stériles, ce qui pourrait entraîner davantage d'infections des plaies", a-t-elle ajouté, décrivant aussi la multiplication des cas de gale, faute d'hygiène.
MSF opère avec 400 employés palestiniens locaux et entre 20 et 30 employés internationaux dans la bande de Gaza.
L'ONG et l'ONU réclament la réouverture du point de passage de Rafah pour l'aide humanitaire.
"Nous avons six camions, remplis de 37 tonnes de fournitures" médicales qui attendent depuis le 14 juin du côté égyptien du point de passage de Kerem Shalom, s'indigne Mme Thomas.
L'OMS réclame aussi des évacuations médicales. Une autre "alternative" pour les évacuations médicales serait le point de passage de Kerem Shalom, vers l'international ou bien, et ce serait "le plus logique", vers Jérusalem ou la Cisjordanie occupée, a expliqué le Dr Peeperkorn.
Selon l'OMS, seulement 17 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement.
Environ 4.900 patients ont été évacués de Gaza pour des raisons médicales, liées à la guerre ou pour des maladies chroniques, depuis le 7 octobre, et l'OMS estime actuellement qu'il faut en sortir au moins 10.000 autres.
Mais aucun patient n'a pu être évacué depuis la fermeture du point de passage de Rafah le 7 mai, indique l'OMS.