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Kamala Harris et Donald Trump confronteront la nuit prochaine leurs deux visions radicalement différentes sur l’avenir des États-Unis lors d’un débat très attendu dans la course à la Maison-Blanche. Les modalités de ce débat sont enfin connues.
Après des semaines de va-et-vient sur le lieu, le jour, et les modalités de leur joute télévisée, la chaîne ABC a annoncé les règles qui seront en vigueur et qui ont été acceptées par les camps de Donald Trump et Kamala Harris.
Le débat aura lieu au Centre national de la Constitution à Philadelphie, grande métropole de Pennsylvanie dans l’est des États-Unis.
Un État qui n’a pas été choisi au hasard : il est largement considéré comme le plus important des États pivots, ces États qui pourraient basculer du côté démocrate comme du côté républicain en novembre, pour l'élection.
Les candidats entreront sur scène à 21 heures (heure locale), soit mercredi à 3 heures (heure belge), pour 90 minutes de débat retransmises en direct, avec deux pauses publicitaires.
Parmi les règles annoncées, une a fait grand bruit : les micros seront-ils laissés ouverts tout du long ou seulement quand les candidats ont la parole ?
L’équipe de Kamala Harris souhaitait garder les micros ouverts, en espérant que Donald Trump l'interrompe et se ridiculise, mais l’équipe du candidat républicain a catégoriquement refusé, accusant les démocrates de vouloir changer les règles.
ABC a finalement tranché : les micros des deux candidats ne seront ouverts que lorsque la parole leur sera donnée.
Ajoutez à cela que seuls les animateurs du débat seront autorisés à poser des questions qui ne seront pas connues à l'avance. Trump et Harris disposeront de deux minutes pour répondre à chaque question et une minute supplémentaire sera possible clarifier un propos. À la fin du débat, les candidats auront deux minutes conclure.
Une vraie bête politique
Ce débat verra s'opposer deux candidats radicalement opposés tant sur leur vision du futur des États-Unis d'Amérique que dans leur comportement. "Trump est un redoutable adversaire. C'est un bateleur, il connaît bien les médias. Il est capable de débiter un nombre incroyable de mensonges par seconde et de retourner son adversaire. C'est une vraie bête politique et médiatique. Kamala Harris l'est beaucoup moins de ce point de vue-là. C'est quelqu'un de raisonné et raisonnable, mais elle a tout de même l'expérience d'avoir été une ancienne procureure. Mais je dirais que c'est elle qui a le plus à perdre dans ce débat", décortique Serge Jaumain, historien à l'ULB et spécialiste des Etats-Unis.
Si dans certains états le verdict est déjà connu à cause de leur penchant historique pour l'un ou l'autre côté de la scène politique, d'autres états sont constamment en balance. Ce sont eux que l'on appelle les 'swing states' et ce sont eux que les deux candidats doivent convaincre s'ils veulent l'emporter.
"Pour le moment, dans deux ou trois états (Wisconsin, Pennsylavie) on voit que Kamala Harris est un tout petit peu en avance. Dans les autres états, les candidats font quasi jeu égal, mais ce n'est pas suffisant pour gagner l'élection", poursuit Serge Jaumain.
Ce débat pourra-t-il décider su sort de la prochaine élection ? Pas sûr, selon l'expert. "Les débats ne sont pas des moments essentiels en termes d'évolution des sondages. On peut penser que l'impact sera limité. Ce débat ne risque pas de changer fondamentalement les intentions de vote, mais il permettra à tous ceux qui hésitent de voter pour Harris de se rassurer si elle gagne le débat et si elle se montre à la hauteur. Ou au contraire, si elle n'arrive pas à répondre à Donald Trump, de se dire qu'elle n'est peut-être pas la bonne candidate".