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Des opposants russes échangés disent désormais... ne jamais l'avoir demandé: "Ma place est en Russie"

Les images de joie des prisonniers échangés hier entre la Russie et les États-Unis font place à une satisfaction plus que relative pour certains d'entre eux. Des opposants russes, lors d'une conférence de presse, ont expliqué n'avoir jamais demandé à être libérés et renvoyés de Russie

Ils sont libres et visiblement en bonne santé malgré les tortures, les menaces subies pendant leur incarcération en Russie. Pourtant ces opposants à Vladimir Poutine affirment devant les médias européens n'avoir jamais demandé à être libérés. "Dès le premier jour derrière les barreaux, j'ai dit que je n'étais prêt à aucun échange", déclare Ilya Iashine, 41 ans. Il a été condamné à 8 ans de prison en 2022 pour avoir dénoncé la guerre contre l'Ukraine et notamment les meurtres de civils dans la ville de Boutcha.

Ilya, et moi-même, avions catégoriquement refusé d'écrire une quelconque demande de grâce à Poutine

À ses côtés, Vladimir Kara-Mourza, cinéaste et homme politique russe. Lui aussi a critiqué l'invasion russe. Il est condamné l'an dernier pour haute trahison à 25 ans de colonie pénitentiaire. Lui aussi refuse les conditions de sa libération : "Ilya, et moi-même, avions catégoriquement refusé d'écrire une quelconque demande de grâce à Poutine. Or, nous voilà ici", regrette-t-il.

Ces opposants ont été expulsés contre leur gré en échange, notamment, de la libération d'un agent russe condamné à perpétuité pour meurtre en Allemagne. Des concessions jugées dangereuses selon ces militants qui promettent de revenir en Russie. "Je me considère comme un homme politique russe, un patriote russe et un citoyen russe. Ma place est en Russie", martèle Ilya Iashine.

Je sais que je reviendrai dans mon pays d'origine et que ce sera beaucoup plus rapide que tu ne le penses

Vladimir Kara-Mourza raconte : "Au moment où notre avion décollait, un officier russe m'a dit 'regarde par le hublot, c'est la dernière fois que tu vois ta patrie'. Je me suis tourné vers ce type, j'ai rigolé et je lui ai dit 'je sais que je reviendrai dans mon pays d'origine et que ce sera beaucoup plus rapide que tu ne le penses'".

Les deux hommes affirment être soutenus par de nombreux opposants russes. Mais savent aussi que s'ils retournent dans leur pays, leur vie est menacée, à l'instar d'un certain Alexeï Navalny. Le principal détracteur de Poutine est mort en prison en février dernier, trois ans après être revenu en Russie.

 

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