Accueil Actu Monde International

Congo: une "tentative de coup d'état" déjouée par l'armée à Kinshasa

L'armée de la République démocratique du Congo annonce avoir "étouffé dans l'œuf" une "tentative de coup d'Etat" ayant, selon elle, impliqué "des étrangers et des Congolais". 

L'armée de la République démocratique du Congo a annoncé dimanche avoir déjoué une "tentative de coup d'Etat" ayant selon elle impliqué "des étrangers et des Congolais". Cette annonce est intervenue alors que, selon diverses sources, des tirs avaient été entendus en fin de nuit aux abords du "palais de la Nation", qui abrite les bureaux du président Félix Tshisekedi, après l'attaque par des hommes armés du domicile du ministre de l’Économie, Vital Kamerhe, situé à proximité, dans la commune de la Gombe.

Tous on été mis hors d'état de nuire

"Une tentative de coup d'Etat a été étouffée dans l'œuf par les forces de défense et de sécurité", a déclaré le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans un court message à la télévision nationale. "Cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais" qui ont "tous été mis hors d'état de nuire, leur chef y compris", a-t-il ajouté, en appelant la population à "vaquer librement et tranquillement à ses occupations".

La situation était calme dans la matinée à Kinshasa, ont constaté des journalistes. Le porte-parole n'a pas donné plus de détails dans l'immédiat et, à la mi-journée, le gouvernement n'avait pas communiqué sur cette affaire. En début de matinée, des informations avaient commencé à circuler sur les réseaux sociaux, évoquant une attaque contre le domicile de Vital Kamerhe par des hommes armés, dont certains se seraient ensuite rendus au palais de la Nation.

Cinq mois après les élections

Il y a eu "une attaque armée" ce dimanche matin chez le ministre de l'Économie, a notamment écrit sur X (anciennement Twitter) l'ambassadeur du Japon à Kinshasa, Hidetoshi Ogawa. M. Kamerhe "n'a pas été touché (...) Deux policiers et un assaillant sont morts d'après des sources informées", avait-il ajouté.

L'ambassade de France avait de son côté évoqué des "tirs d'armes automatiques" dans le quartier, en demandant à ses ressortissants d'éviter le secteur. Dans le même temps, des vidéos postées sur les réseaux sociaux, impossibles à authentifier, montraient des hommes en treillis au palais de la Nation, brandissant des drapeaux du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu Sese Seko, le dictateur renversé en 1997.

En début de matinée, plusieurs véhicules de militaires lourdement armés ont été vus par l'AFP quittant le palais de la Nation en direction d'un grand carrefour de la même commune de la Gombe. La route menant au palais de la Nation était bloquée avec des plots de chantier, tandis que l'accès au Boulevard Thsatshi, non loin de là, était barré par des militaires à pied. Le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu haut la main dès le premier tour de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73% des voix, et les partis de son "Union sacrée" ont raflé quelque 90% des sièges de députés nationaux aux législatives organisées le même jour.

Cinq mois après cette réélection de M. Tshisekedi et un mois et demi après la nomination d'une Première ministre, Judith Suminwa, le nouveau gouvernement se fait toujours attendre, tout comme la mise en place du bureau définitif de l'Assemblée nationale.

Le 23 avril, M. Kamerhe a été désigné candidat de l'"Union sacrée" à la présidence de l'Assemblée nationale, à l'issue de "primaires" organisées par cette plateforme de la majorité présidentielle. Le pays est par ailleurs confronté dans sa partie Est à une grave crise sécuritaire, avec une rébellion (le M23), soutenue par le Rwanda, qui occupe de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Lindsay a perdu son compagnon dans un accident de la route et l'a appris via Facebook: "On vole une partie de l'intimité de la famille"

L'Agence Wallonne pour la Sécurité routière lance une nouvelle campagne : elle concerne la publication d'accidents de la route sur les réseaux sociaux, parfois avant même que les proches ne soient avertis. Pour ces familles, c'est la double peine lorsqu'elles découvrent le drame sur les réseaux sociaux, de manière brutale : c'est le cas de Lindsay, qui a appris la mort de son compagnon sur Facebook.   Société