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Trafic de drogue: faut-il faire payer davantage les consommateurs? Voici pourquoi les associations ne sont pas d'accord

À Liège, une nouvelle méthode pour lutter contre le trafic de drogue : la police inflige désormais des amendes immédiates aux consommateurs. Mais cette approche divise, entre critiques des associations et appels à renforcer les sanctions.

C’est une première à Liège : pour lutter contre le trafic de drogue qui pourrit la vie de certains quartiers et de leurs commerçants, la police interpelle désormais les dealers, mais aussi les clients, à qui elle propose une transaction immédiate : 25 euros en dessous de 3 grammes, 100 euros si vous possédez entre 3 et 10 grammes, et jusqu’à 300 euros si les quantités sur le consommateur sont encore plus importantes.

La somme est à payer directement sur place ou via un ordre de paiement reçu dans les 5 jours. Mais qui définit le montant de l’amende ? Pourrait-on faire payer les clients plus cher ?

En 2022, une circulaire des procureurs généraux a généralisé l’imposition d’amendes ou "transactions immédiates" pour détention de faibles quantités de drogues dans le contexte des festivals, amendes d’un montant de 25 euros pouvant aller jusqu’à 300 euros.

L'idée de faire payer plus cher les clients, et donc les consommateurs de drogues, revient régulièrement. L'ancien ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), avait proposé qu'on porte l'amende jusqu'à 1 000 euros.

Pour les fédérations belges du secteur drogues et addictions, ce n'est pas la bonne approche. Selon l'ASBL IDA, la répression des consommateurs, si féroce soit-elle, n’a jamais eu l'effet recherché et la consommation ne fait qu’augmenter. Elle préconise de traiter cette consommation comme un problème de santé et non plus comme un délit.

Autre point soulevé par IDA : les amendes immédiates, sans recours à la justice, sont appliquées de manière fort disparate d’une commune ou d’un arrondissement judiciaire à l’autre. En fonction du lieu où il est appréhendé, un justiciable peut donc être traité de manière radicalement différente pour des faits identiques, ce qui est contraire au principe d’égalité institué par la Constitution.

Ce que les associations reprochent aux gouvernements qui se sont succédé ces dernières années, c'est de faire peser l’échec des politiques répressives en matière de drogues sur les épaules des consommateurs.

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