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La violence sexuelle dans l'est du Congo a encore augmenté ces derniers mois. Au cours des cinq premiers mois de cette année, 17.363 victimes de violences sexuelles ont reçu un traitement dans la province du Nord-Kivu, selon les chiffres de Médecins sans frontières (MSF) et du ministère de la santé, qui collaborent à 17 projets dans cinq provinces congolaises. Quelque 10.000 personnes au total par an ont été traitées dans ces cinq provinces jusqu'en 2022.
Les principales victimes sont des femmes et des filles, précise Christopher Mambula, chef de projet chez MSF. Un dixième d'entre elles sont mineures d'âge.
En 2023, MSF et le ministère ont traité deux victimes par heure. Cette année-là, l'ONG a noté une hausse importante du nombre d'admissions et cette tendance s'est encore accélérée au cours des cinq premiers mois de cette année. Avant même la mi-2024, le nombre d'admissions atteignait déjà 69% du total de 2023.
Ces chiffres ne prennent en compte que les victimes ayant cherché de l'aide médicale et/ou psychologique. Selon les auteurs du rapport, les chiffres réels sont probablement bien plus élevés, les victimes se taisant souvent par crainte d'être stigmatisées.
La province la plus touchée est le Nord Kivu, comptabilisant 91% des traitements en 2023. Les combats entre l'armée régulière et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda y ont à nouveau fait rage l'an dernier. Des centaines de milliers de personnes ont pris la fuite devant les combats.
La nourriture, l'eau et l'emploi manquant dans les camps de réfugiés où ont atterri ces personnes, les femmes doivent régulièrement se rendre dans les champs et les collines avoisinants à la recherche d'eau ou de bois à brûler. Les groupes armés se cachant dans ces zones s'en prennent régulièrement aux femmes.