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Après que son chef politique a été tué, le Hamas décrète un "jour de colère": la France renforce sa sécurité pour la communauté juive

Ce vendredi, des Palestiniens prient dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem pour pleurer la mort du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, après son assassinat à Téhéran, une attaque imputée à Israël qui a renforcé les craintes d'une guerre régionale.

Des centaines de fidèles se sont rassemblés vendredi dans une grande mosquée de Doha, au Qatar, pour prier en mémoire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pendant que l'Iran et ses alliés préparent leur riposte à son assassinat attribué à Israël.


Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, dans le nord de Doha, après la brève prière qui a rassemblé des centaines de personnes dans la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahab, la plus grande de la capitale qatarie. Le Hamas avait appelé à une "journée de colère".


Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas qui vivait en exil au Qatar, a joué un rôle clé dans les négociations indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien en vue d'une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza. Le Qatar, principal pays négociateur, a mis en doute la viabilité de cette médiation après son assassinat mercredi, qui a suscité des appels à la vengeance. Là-bas, également, ce vendredi, des centaines de fidèles ont prié pour le chef du Hamas dans la grande mosquée de Doha. 


L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu quelques heures après une frappe israélienne qui a tué mardi le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Choukr, dans la banlieue sud de Beyrouth.


Ces deux attaques ont ravivé les craintes d'une extension de la guerre à l'ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d'une part, l'Iran et les groupes qu'il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen d'autre part.


"Riposte inéluctable"


Vendredi matin, le corps d'Ismaïl Haniyeh a été transporté jusqu'à la mosquée de Doha, protégée par d'importantes forces de sécurité, où les fidèles se sont rassemblés portant le drapeau palestinien ou le traditionnel keffieh.


Une partie d'entre eux sont restés à l'extérieur pour prier, sur des nattes, par 44 degrés Celsius, avant que le cercueil enveloppé dans le drapeau palestinien ne parte vers le cimetière. 


Le vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, étaient attendus à la cérémonie. La Turquie et le Pakistan ont décrété une journée de deuil.


Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué par un "projectile aérien", selon les médias iraniens, dans l'une des résidences réservées aux anciens combattants à Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian. Selon l'armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth.


La France réagit 

"Le risque de passage à l'acte est réel, d'autant que de nombreux ressortissants israéliens sont présents sur le sol national du fait des Jeux olympiques", écrit le ministre de l'Intérieur démissionnaire dans un télégramme adressé aux préfets et consulté par l'AFP.


Gérald Darmanin demande de "mobiliser sans délais" policiers et gendarmes ainsi que les militaires de la force Sentinelle "pour garantir la protection statique des lieux fréquentés par nos compatriotes juifs ces prochains jours, en particulier au moment des offices religieux."


Le ministère français des Affaires étrangères a, par ailleurs, appelé vendredi les Français de passage "qui se trouveraient encore en Iran" à quitter ce pays "au plus tôt", en raison du risque "aggravé" d'escalade militaire entre Israël et Téhéran.
 

 

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