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Signé Giltay: à qui va profiter la trêve politique des Jeux Olympiques en France?

Le président français propose une trêve politique, il y a peu de chances qu’Emmanuel Macron nomme un Premier ministre avant la fin des Jeux.

Emmanuel Macron s'exprimera ce soir à la télévision pour la première fois depuis les élections législatives du 7 juillet. Il évoquera la politique, mais surtout les Jeux olympiques qui débutent déjà ce vendredi avec la grande cérémonie d'ouverture sur la Seine. Le président a d'ailleurs proposé une trêve politique pendant les Jeux. Il y a de fortes chances qu'il ne nomme pas de Premier ministre avant la fin des épreuves. 

Emmanuel Macron a commencé son marathon hier par la visite du village olympique à Saint-Denis. Accompagné du ministre de l'Intérieur et du préfet de police, il s'est longuement arrêté au commissariat du village et à la base avancée de sécurité et de secours qu'il a inaugurée. "Nous sommes prêts et nous serons prêts tout au long des Jeux", a-t-il déclaré. 

Bien que la grande parade d'inauguration se déroulera vendredi soir, les Jeux sont déjà en marche. La moitié des athlètes sont arrivés au village et les premières épreuves auront lieu dès demain en football et en rugby à 7. C'est parti ! 

Le président a donc beau jeu de proposer une trêve politique comme celle qui existait pendant les Olympiades dans la Grèce antique. On ne sait pas encore qui décrochera les premières médailles, mais politiquement, il y a déjà un perdant, la gauche, qui en 15 jours n'a pas réussi à proposer un Premier ministre. 

Hier, la diplomate Laurence Tubiana, négociatrice des accords de Paris, s'est retirée de la course, estimant qu'il n'y avait pas d'accord sur son nom. Bien que soutenue par les socialistes, les communistes et les écologistes, les Insoumis considéraient qu'elle était trop Macron-compatible. Donc, l'union de la gauche, qui avait fonctionné pendant le scrutin, montre chaque jour à quel point elle est divisée. Arrivée première dans la compétition, elle a réclamé dès le 7 juillet le poste de chef de gouvernement. Mais depuis, c'est la confusion. 

Comme le vrai leader du nouveau Front populaire, Jean-Luc Mélenchon, est un repoussoir, on cherche, vainement, un candidat qui ferait consensus. On a même cité l'ancienne ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, célèbre pour sa robe à fleurs, et l'ex-chef du PS, Benoît Hamon, qui avait réalisé 6% des voix à la présidentielle de 2017. À ce stade, ils en seront bientôt à passer des petites annonces. 

Finalement, la trêve olympique devrait faire du bien à la gauche. Sauf qu'en face, on s'active. Le chef de la droite républicaine, Laurent Wauquiez, a présenté son pacte législatif. En clair, un soutien sans participation à un éventuel gouvernement macroniste, votant les lois au cas par cas. Un pied dedans, un pied dehors. Il se réserve pour la présidentielle de 2027. Mais, Emmanuel Macron pourrait lui jouer un tour en nommant à Matignon un des barons de son parti, qui lui, accepterait. Car en politique, comme en sport, l'important est de participer.
 

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