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Alors que le Mondial de l'Auto à Paris ouvrira ses portes au public, l'inquiétude s'est emparée des constructeurs et des équipementiers. Le succès de la voiture électrique marque le pas, les clients ne sont plus au rendez-vous et pour les voitures thermiques, la réglementation européenne sur les émissions de CO2 menace leur rentabilité.
Ce Mondial est un paradoxe. Dans un Paris où tous les jours des interdictions diverses mènent une guerre à la voiture, le salon s'annonce comme une fête. Dès ce matin, les amateurs de belles carrosseries vont se précipiter par milliers.
Plusieurs grands constructeurs allemands et américains s'étaient abstenus il y a deux ans. Cette fois, tout le monde sera là. Tesla, Ford, Cadillac, le groupe Volkswagen, BMW ou encore le coréen Kia. Les Chinois seront nombreux et les Français, chez eux. Renault, avec les derniers modèles de Dacia, ses R4 et R5 électriques. Stellantis exposera quelques-unes de ses 15 marques. Peugeot, Citroën, Alfa Romeo.
Une situation qui laisse à désirer
Et pourtant, l'inquiétude est à son comble. Fermeture d'usines programmées chez Volkswagen, Audi Brussels bien sûr, mais aussi en Allemagne. Chômage partiel chez Fiat et Michelin. Projet d'usines de batteries repoussées. Amende de l'Union européenne en perspective.
Les constructeurs et derrière eux tous les équipementiers et sous-traitants s'alarment d'une nouvelle crise. 14 millions d'emplois sont en jeu dans l'ensemble de l'Union.
Certes, cette année, les ventes de voitures neuves devraient atteindre 18,2 millions d'unités contre 17,8 millions l'an dernier. Mais on est loin des 21 millions de l'avant-Covid.
Avenir de la filière
Le problème vient notamment des voitures électriques dont les ventes s'effondrent au fur et à mesure que les aides d'État disparaissent en Allemagne ou diminuent en France. En Europe, la part de l'électrique a fondu pour atteindre 12,6% du marché.
"L'avenir de la filière est en jeu", affirment certains constructeurs, d'autant que les voitures électriques européennes sont toujours plus chères que les Chinoises.
En Europe, produire un véhicule électrique coûte toujours 40% de plus qu'un véhicule à essence en raison de sa batterie, mais aussi des volumes trop maigres pour réaliser des économies d'échelle.
L'Europe de l'Est, nouvel eldorado des constructeurs?
Pour arriver à produire des voitures à meilleur prix, les Français, notamment, se tournent vers l'Europe orientale et ses bas salaires. La nouvelle Twingo sera produite en Slovaquie, la Citroën C3 en Slovénie.
Les syndicats s'insurgent et pourraient manifester lors du Mondial. Quant aux constructeurs, ils espèrent redégocier avec l'Europe le plan de décarbonation pour 2035.
Si cette situation ne menaçait pas l'une de nos industries principales, cette mode de l'électrique me ferait doucement sourire. Tout le monde parle d'une révolution historique. Or, la première voiture à avoir atteint les 100 km heure en 1899, la "Jamais contente" du Belge Camille Jenatzy, était une voiture électrique.