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Signé Giltay: comment Emmanuel Macron compte-t-il "atomiser" le Nouveau Front Populaire?

En France, c'est demain qu'Emmanuel Macron va commencer ses consultations pour la formation d'un gouvernement. Il va d'abord recevoir les représentants du nouveau Front populaire, mais cette alliance de gauche est en train de se fissurer. Les Socialistes, notamment, se démarquent de plus en plus des Insoumis. Qui sont les partisans de Jean-Luc Mélenchon ?

Diviser pour mieux régner, c'est le vieil adage qu'Emmanuel Macron veut mettre en œuvre pour neutraliser le nouveau Front populaire. Certes, l'alliance de gauche est arrivée en tête des élections avec 178 sièges sur 577, mais c'est loin des 289 nécessaires pour une majorité absolue.

Néanmoins, c'est bien le NFP qui sera reçu le premier à l'Elysée, avec l'espoir de voir sa candidate, Lucie Castets, désignée pour former le gouvernement.

Ça s'appelle prendre ses rêves pour des réalités. Emmanuel Macron n'a pas du tout l'intention de la nommer. Au contraire, il va tout faire pour atomiser l'alliance des quatre partis qu'elle est censée représenter.

Dans ce scénario, il dispose d'une clef qui s'appelle le PS. De plus en plus de voix socialistes se sont élevées ces derniers jours pour contester les choix de la France Insoumise, qui a notamment proposé dimanche de destituer le président de la République.

Le PS est un parti de gouvernement qui a fourni depuis 1980 deux présidents et neuf Premiers ministres. Les Verts et les communistes ont eux aussi participé au gouvernement socialiste et détenu plusieurs portefeuilles. Les Insoumis, en revanche, n'ont pas cette expérience du pouvoir. Et Mélenchon lui même ne fut que ministre délégué à l'Enseignement professionnel de 2000 à 2002.

Emmanuel Macron va donc essayer de dissocier les partis de gouvernement du mouvement protestataire. Il se murmure d'ailleurs que ça ne désespère pas forcément Mélenchon, qui ne vise qu'une chose la présidentielle de 2027. Son parti, écarté de Matignon, pourrait, à la manière de Donald Trump, clamer sur tous les toits qu'on l'a injustement privé du pouvoir.

Quant à Macron, une fois ses consultations terminées, la semaine prochaine, pourrait nommer, par exemple, un socialiste chargé de former un gouvernement de coalition avec le centre et les libéraux sans les Insoumis. On serait reparti pour des semaines de négociations à la belge. Le nom de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a été avancé, mais il y en a d'autres.

A ce sujet, hier, un sondage Harris Interactive a révélé que Gabriel Attal était le Premier ministre favori des Français avec 40 % des suffrages, devant Bardella (39 %) et Xavier Bertrand, 34 %. Lucie Castets arrive 21ᵉ avec 17 %.

Eh oui, la politique, c'est un métier.

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