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Une quarantaine de jours après les élections législatives, la France n'a toujours pas de nouveau gouvernement. La classe politique s'impatiente, et pourtant, Emmanuel Macron va seulement commencer ses consultations ce vendredi. Il n'a pas l'air pressé et a décidé de laisser du temps au temps.
La classe politique française s'impatiente, mais pas la population française, qui semble s'habituer à ce provisoire qui dure. Après une courte période de désœuvrement, le gouvernement démissionnaire a trouvé une sorte d'équilibre et l'on voit réapparaître les ministres. Le premier d'entre eux, Gabriel Attal, a envoyé aux différents cabinets les lettres de cadrage budgétaire pour 2025. Et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, s'est déplacé sur le terrain pour présenter les mesures de sécurité des Jeux paralympiques qui commenceront dans une semaine.
25 000 policiers seront déployés et le ministre a confirmé qu'il était sur le pont 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité des Français. La ministre des sports ne va pas tarder à revenir pour la cérémonie d'ouverture. Quant aux autres, ils refont des incursions dans l'univers médiatique, comme Rachida Dati, chargée de la culture, qui a rendu hommage à Alain Delon.
On se croirait dans "Le Guépard" de Visconti quand Delon, Tancrède, dit à son oncle, le Prince de Salina, Burt Lancaster, "il faut que tout change pour que rien ne change".
D'ailleurs, nous allons revoir bientôt Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale, qui sera probablement toujours en poste pour la rentrée scolaire. Les éditorialistes en mal d'informations en sont à imaginer qu'Emmanuel Macron pourrait prolonger Gabriel Attal pour gérer la France au jour le jour, en attendant de pouvoir dissoudre à nouveau en juin prochain.
Cette perspective ne réjouit pas les candidats au poste de Premier ministre, à commencer par Lucie Castets, désignée par le front de gauche, et qui, presque chaque jour, explique dans la presse comment elle gouvernera en trouvant des majorités de circonstances. C'est de la politique fiction.
Et l'oubli, comme les autres prétendants d'ailleurs, Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, François Bayrou, etc., que le président nomme qui il veut à Matignon et qu'il pourrait sortir n'importe quel nom de son chapeau.
En attendant, il va jouer au roi des Belges en consultant les différents groupes parlementaires. D'abord le Nouveau Front populaire, vendredi. Puis, tous les autres, progressivement. La journée de lundi sera réservée au Rassemblement national de Marine Le Pen et à son allié libéral, Éric Ciotti. Alors, on aura un gouvernement la semaine prochaine, prédisent des voix prétendument bien informées. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.