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Nous sommes à 101 jours de l'inauguration des Jeux Olympiques à Paris et le doute subsiste sur la cérémonie d'ouverture qui doit se dérouler le long de la Seine.
Hier, Emmanuel Macron a jeté le trouble en évoquant l'existence d'un plan B ou même d'un plan C. Emmanuel Macron possède un talent particulier pour dire le tout et son contraire. Hier, alors qu'il inaugurait le Grand Palais, qui accueillera les épreuves d'escrime et de taekwondo, il a dit en même temps: "On veut que la cérémonie soit la plus réussie possible. C'est une première au monde, on peut le faire et on va le faire."
Et puis, quelques secondes plus tard, après avoir évoqué le risque terroriste, il surprend tout le monde en déclarant, il y a des plans B et des plans C. "Pour tout vous dire, on a étudié une cérémonie qui serait limitée aux Trocadéro, mais aussi la possibilité de se replier au Stade de France."
Je ne vous dis pas la stupéfaction des officiels parisiens qui allaient prendre l'avion pour la Grèce où la flamme olympique sera allumée aujourd'hui. "L'option Stade de France n'a jamais été travaillée", a déclaré l'un d'entre eux au journal Libération.
C'est plus compliqué. Tout ça a été jusqu'à présent ultra secret. Mais malgré les dénégations, tout le monde se doutait que les services de sécurité avaient travaillé sur un plan B ou C ou D ou E ou Z. Le contraire aurait été irresponsable.
Mais le Stade de France, ça paraît impossible. D'abord, le jour de l'inauguration, les épreuves de rugby à 7 y auront déjà débuté. Il faudrait les annuler et reconfigurer le stade. Ensuite, il ne peut accueillir que 80 000 spectateurs. Or, 322 000 sont prévus sur les bords de Seine, dont certains ont payé leur billet 2700 euros. Comment les rembourser ?
Enfin, il faudrait prévoir une parade alternative, car celle de la Seine avec ses 170 bateaux et ses 10 000 athlètes n'est pas transposable, à moins de réinventer les naumachies, chères à Néron. Impossible.
En revanche, le repli sur le Trocadéro est une option valable. Il s'agirait en fait de réduire la parade à un périmètre situé devant la Tour Eiffel sur la Seine, en face du Trocadéro, où l'on ne garderait que les tribunes payantes les plus chères. Ce périmètre est déjà celui qui sera le plus sécurisé. La circulation sera interdite dans les rues voisines et même les habitants devront disposer d'un QR code pour rentrer chez eux.
Il reste une dernière option. La limitation à une cérémonie protocolaire, dans un lieu fermé, ultra sécurisé, avec les drapeaux, la flamme et quelques athlètes. Mais celle-là, personne ne veut y croire.