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Jordan Bardella reconnait des "erreurs", notamment dans l'investiture RN de certains candidats polémiques pour les législatives

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a admis lundi des "erreurs" dans sa campagne et "assumé" une "part de responsabilité" dans la "défaite" du RN, arrivé troisième lors des législatives anticipées de dimanche derrière la gauche et le camp macroniste.

"On commet toujours des erreurs, j'en ai commises", a expliqué l'eurodéputé avant de se rendre au siège du RN au lendemain du vote qui a attribué environ 143 députés au parti lepéniste et à ses alliés. "J'assume ma part de responsabilité tant dans la victoire aux élections européennes que dans la défaite d'hier (dimanche)", a-t-il ajouté.


Le président du RN a notamment reconnu des mauvais choix dans certaines investitures de candidats controversés, dont les propos ou comportements passés ont parasité la fin de campagne. "Cela nécessitera probablement que nous regardions les choses sur l'investiture d'un certain nombre de candidats que nous avons été amenés à écarter en début de campagne parce qu'ils ne répondaient pas à la ligne politique que je portais", a-t-il assuré.

 

Jordan Bardella sous-entendu l'investiture de certains candidats aux propos polémiques. Parmi eux, Ludivine Daouid, dont la photo d'elle portant une casquette nazie est remonté à la surface entre les deux tours. La candidate du Calvados s'est retirée. Mais également Roger Chudeau, candidat dans le Loi-et-Cher, qui était pressenti pour occuper le poste de ministre de l'Éducation en cas de gouvernement Bardella. Mais à quelques jours du scrutin, ce dernier a indiqué "que les postes ministériels doivent être détenus par des Franco-Français", pour éviter un "problème de double loyauté", se référant à Najat Vallaud-Belkacem, autrefois ministre de l'Éducation sous le gouvernement de François Hollande.  De son côté, Annie Bell, candidate en Mayenne, a elle été l'auteure d'une prise d'otages en 1995. Celle-ci a avoué avoir été armée d'un fusil et d'avoir pris d'assaut la mairie d'Ernée. Annie Bell et son époux ont été condamnés pour ces faits. 

Aussi, de nombreuses images d'un débat diffusé sur la télévision locale 8 Mont Blanc ont tourné sur les réseaux sociaux après le 30 juin. On peut y voir Anis Bouvard, investi par le RN, échanger avec le député sortant de la 2ème circonscription de la Haute-Savoie, Antoine Armand (Renaissance). Le représentant du parti de Jordan Bardella semble perdre ses moyens lorsque son adversaire politique le questionne sur l'économie et notamment la diminution des taxse. "Il faut baisser les taxes, les impôts…", indique Anis Bouvard. "Lesquels?", le questionne Antoine Armand. "Ben les taxes… tout ce qui ruine les entreprises. (…) toutes les taxes qui sont liées à…". S'en est suivi une scène qui a rapidement fait le (bad) buzz. 
 

"Des efforts à faire"


"Il y a des efforts à faire à la fois sur la professionnalisation de notre implantation locale, peut être sur le choix d'un certain nombre de candidats. Je le dis clairement, sur quelques circonscriptions, les choix que nous avons faits n'étaient pas les bons", a ajouté M. Bardella, promettant de revenir "encore plus préparés" aux prochaines élections.


Autre regret de l'ex-candidat à Matignon, la polémique sur les binationaux et leur impossibilité à exercer certains postes clés en France, une mesure de campagne qui a beaucoup fait parler. "Je regrette que nous n'ayons pas été compris" sur une proposition qui ne concernerait qu'un nombre de cas se comptant "sur les doigts d'une main". "Mais le temps est avec nous et nous allons continuer à travailler pour convaincre les Français et clarifier ce qui n'a pas été suffisamment clarifié", a-t-il poursuivi.


Une "victoire différée"

Comme Marine Le Pen, il a évoqué l'idée d'une "victoire différée" et d'une "vague qui mènera (le RN) au pouvoir" à l'avenir. 
Enfin, il a à nouveau fustigé le front républicain érigé par les deux autres principaux blocs, dénonçant des "arrangements électoraux passés par la macronie avec l'extrême gauche", qui "jettent le pays dans une situation d'instabilité".


Avec 143 députés, le RN et ses alliés compteront plus de 50 élus supplémentaires par rapport au contingent de 2022.

 

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