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Des milliers de personnes, 5.000 selon la police, défilent dimanche soir dans le centre de Marseille pour célébrer le score moins élevé que prévu par les sondages de l'extrême droite en France, scandant "tout le monde déteste le RN".
Après un rassemblement sur le Vieux-Port à l'appel de nombreuses associations et syndicats, le cortège composé en grande partie de jeunes a continué son périple dans le centre de la deuxième ville de France.
"Siamo tutti antifascisti", ont scandé en sautant les manifestants. Certains arboraient des pancartes avec "Ciao Bardella" ou "Marseille fière, citoyenne et populaire" ou "pas de fachos dans nos quartiers", ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Je voulais venir sentir cette ambiance de joie, de fraternité. Super ambiance, je vais me plonger dedans", dit à l'AFP Alex Fontana, professeur de musique de 45 ans.
Un peu plus tôt, dans les quartiers populaires et défavorisés de la ville, des militants de gauche avaient aussi exprimé leur soulagement face au fait que le parti de Jordan Bardella soit arrivé troisième.
"On avait le nœud à l’estomac par rapport au score du RN mais on est satisfait du résultat, même si j’espérais plus pour la gauche. Ce résultat, ça reflète la France, sa diversité, sa solidarité et le bien-être ensemble", a confié à l'AFP Myryem Heran, 56 ans, artisan, dans le 14e arrondissement.
"Bien sûr qu’il y a une souffrance au quotidien et pour certains il faut trouver des coupables, mais (il faut) répondre par plus d'éducation, de sécurité, en remettant de la police de proximité dans les cités mais aussi la santé en remettant de nouveaux lits dans les hôpitaux", ajoute-t-il.
Mais dans cette 3e circonscription des Bouches-du-Rhône particulièrement hétérogène comportant une grande partie des quartiers Nord, mais aussi des zones plus huppées, le candidat écologiste du Nouveau Front populaire Amine Kessaci, 20 ans, qui a grandi dans une cité, a échoué de quelques centaines de voix à déboulonner la députée RN Gisèle Lelouis.
"Je prends acte du vote populaire et de ma défaite face à une députée sortante absente", a déclaré M. Kessaci.
"Il nous reste à nous battre, continuer à vivre et sourire car notre sourire les embête. Nous avons une mission ce soir: face aux extrêmes, on ne baisse ni les yeux ni les bras et on reste digne et fier", a-t-il ajouté.
A Marseille, le parti d'extrême droite est en voie de gagner deux autres députés et pourrait en avoir trois en 2024 contre un seul en 2022.
Mais pour Athmane Birdouz, 26 ans, qui a lui aussi grandi dans une cité, "la jeunesse, même si elle se sent en perdition, est capable d’aller voter. Elle a pris conscience qu’elle avait sa carte à jouer".
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