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Mohamed Amra, évadé lors de l'attaque du fourgon pénitentiaire, avait cherché à se procurer des armes lourdes alors qu'il était incarcéré. Les faits remontent à novembre 2022.
Mohamed Amra, qui s'est évadé lors d'une attaque sanglante ce 14 mai n'en était pas à son coup d'essai. En novembre 2022, alors incarcéré, il avait cherché à se procurer des armes de guerre depuis sa cellule. Selon nos confrères de BFMTV, la mouche avait pris contact avec un armurier illégal avec lequel il a négocié de fusils-mitrailleurs pour le montant de 6.000€. Ce modèle d'arme est semblable à celui utilisé par le commando qui l'a fait évader et tué 2 agents pénitentiaires.
Entre janvier et mai 2023, il se serait, toujours depuis sa cellule, procuré 9 téléphones portables. Il s'en servait pour naviguer sur les applications de rencontre, mais aussi pour poursuivre ses activités illégales. Via ces acquisitions, il aurait orchestré l'enlèvement d'’un homme en Seine-Maritime. Il aurait également dirigé des carottages. En d'autres mots, des vols de drogue auprès d'autres trafiquants. Pour commettre ses méfaits, il s'était entouré d'une vingtaine de complices présumés. La bande surnommée le "Clan Amra".
Une attaque sanglante
Le 14 mai dernier à hauteur du péage d'Incarville dans l'Eure, le fourgon pénitentiaire transporte Mohamed Amra. Ce détenu est bien connu des services de police français. Il contabilise dans son casier judiciaire 13 condamnations. Il a été incarcéré à plusieurs reprises, sa dernière peine fait suite à un trafic de drogue. Amra surnommé "la mouche" par ses co-détenus n'a pourtant pas un profil singulier. Vers 11 heures, 4 hommes équipés d'armes lourdes stoppent le fourgon à l'aide d'une voiture. La manoeuvre du commando est rapide et méthodique. L'objectif est de faire évader le prisonnier. Durant l'attaque, deux agents pénitentiaires se font tuer et 3 autres sont blessés.
Après avoir neutralisé les agents, le commando fait sortir le détenu pendant qu'un des assaillants met le feu à leur voiture bélier afin d'éliminer de potentiels indices.
Depuis les faits, ils n'ont pas été retrouvés.
Un hommage nationale
Un hommage national, en présence notamment du Premier ministre Gabriel Attal, a été rendu mercredi à Caen aux deux surveillants pénitentiaires tués.
"Trois minutes, c'est le temps qu'aura duré cette attaque, trois minutes et pourtant une éternité", a rappelé Gabriel Attal, face aux deux cercueils de Fabrice Moello, 52 ans, et Arnaud Garcia, 34 ans, recouverts chacun d'un drapeau bleu-blanc-rouge. "Arnaud Garcia et Fabrice Moello ne se relèvent pas. Ils ne se relèvent pas, emportés par la folie meurtrière. Leur mort ne restera pas impunie, l'enquête avance, elle se poursuivra aussi longtemps qu'il le faudra, mais elle aboutira", a encore déclaré le Premier ministre, qui s'était auparavant entretenu avec les familles des victimes.
M. Attal a annoncé que le capitaine pénitentiaire Fabrice Moello, 29 ans de service, et le surveillant brigadier Arnaud Garcia, 15 ans d'ancienneté, seront promus et a remis les insignes de chevalier de la Légion d'honneur sur les cercueils. Cette distinction a été prise par décret du président de la République le 21 mai, et publiée mardi matin au Journal officiel. Il a réuni quelque 300 personnes dont Brigitte Macron, des élus ou encore la Défenseure des Droits Claire Hédon, la cérémonie s'est tenue dans la cour de l'ancienne maison d'arrêt de Caen, où avaient travaillé les deux victimes et vidée de ses détenus depuis décembre.