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La ville de Nice célèbre tout le week-end le bicentenaire de la célèbre avenue qui borde son littoral, la promenade des Anglais, en référence aux résidents britanniques qui furent à l'initiative de sa construction le long de la Méditerranée.
Baptisée en 1824 lors de son inauguration la "Strada del littorale", quand le comté de Nice était partie intégrante du royaume de Sardaigne, elle est vite désignée par les locaux, dans leur dialecte nissart, le "camin dei Inglés" (chemin des Anglais).
C'est en effet un Anglais, le pasteur anglican Lewis Way, qui prit l'initiative en 1822 de lancer une souscription auprès de ses compatriotes liés à la ville pour aider les Niçois sans travail en raison des mauvaises récoltes. Les habitants dans la misère purent être employés à niveler une première chaussée de deux mètres de large le long du littoral.
Dès le milieu du XVIIIe siècle, dans cette ville au pied des Alpes, où la mer est vue comme un danger et la pêche n'est pas si fructueuse en raison de la profondeur des fonds, de riches Anglais prennent l'habitude de venir profiter de la douceur de l'hiver.
La vocation de cette promenade, comme son nom l’indique, n'était alors pas tant de mener d'un point à un autre que de permettre de déambuler le long de la baie des Anges en contemplant la Méditerranée, à la recherche aussi de bienfaits thérapeutiques.
Dans les décennies qui suivirent, avec le développement du tourisme hivernal, puis estival à partir du XXe siècle, et le rattachement de Nice à la France en 1860, la promenade a progressivement pris son visage actuel avec un large trottoir équipé de chaises bleues et une chaussée bordée de palmiers, de palaces et de casinos au pied des plages de galets.
La richesse architecturale le long de la promenade témoigne de l'évolution d’une ville consacrée à la villégiature climatique hivernale, richesse qui lui valut un classement au patrimoine de l'Unesco en 2021.
Tout le week-end, le public pourra découvrir l'histoire de celle qui est baptisée localement la "Prom'" au travers d'expositions photographiques, participer à des déambulations artistiques et des expériences immersives ou partager un gâteau d'anniversaire géant, non sans rendre hommage, au niveau du palais de la Méditerranée, chef d’oeuvre de l’Art déco, aux 86 victimes de l'attentat de Nice, à l’endroit même où la course du camion piloté par un trentenaire tunisien demeurant à Nice et radicalisé avait été arrêtée le 14 juillet 2016.