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Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Londres, Paris, Berlin ou encore Genève lors d'un hommage aux victimes du 7-Octobre, à la veille du premier anniversaire de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
Parallèlement, à Londres, Paris, Caracas, Washington, Rabat ou au Cap, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi et dimanche leur soutien aux Palestiniens de Gaza mais aussi au Liban.
En représailles aux tueries du 7 octobre, qui ont entraîné la mort de 1.205 personnes, Israël a lancé une guerre dévastatrice qui a fait jusqu'ici au moins 41.870 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le Hamas.
"Libérez les otages maintenant", ont scandé à Londres les manifestants rassemblés à Hyde Park, dans le centre de la capitale britannique, où une grande scène avait été installée.
Au total, 251 otages avaient été emmenés dans la bande de Gaza. Un an plus tard, 97 y sont toujours retenus, dont 33 déclarés morts.
Ce temps de mémoire a été organisé par plusieurs organisations représentatives de la communauté juive dont le Board of Deputies of British Jews et le Jewish Leadership Council.
- "Pas seulement des noms" -
"Nous sommes là pour nous souvenir des victimes du 7 octobre. Nous sommes là pour que le monde ne les oublie pas", a déclaré à l'AFF Henry Grunwald, le président du comité organisateur.
La commémoration, qui a duré plus de deux heures, a été rythmée par de la musique et plusieurs interventions à la tribune. Des portraits des 1.205 personnes tuées le 7 octobre ont été diffusés sur un écran géant et des bougies distribuées au public.
A la tribune, Mandy Damari a longuement évoqué Emily, sa fille, qui a la double nationalité israélienne et britannique. Elle fait partie des otages toujours aux mains du Hamas.
"Ce ne sont pas seulement des noms sur une pancarte", a-t-elle dit, la voix brisée par l'émotion. "J'ai besoin de la serrer dans mes bras, de voir son sourire".
Le grand rabbin, Ephraim Mirvis, a dit prier "pour toutes les vies qui ont été perdues en Israël et aussi à Gaza et au Liban".
- "Onde de choc" -
A Paris, quelques milliers de personnes étaient réunies autour d'une scène où orateurs, dont des parents de victimes, et chanteurs se sont succédé. Un rassemblement dont le mot d'ordre était "Je suis debout".
Une mère a raconté ainsi, la voix emplie de larmes, la mort de son fils "fusillé par d'ignobles terroristes" lors "d'une des journées les plus terribles depuis la création de l'Etat d'Israël".
Des vidéos du 7 octobre ont été diffusées sur les écrans géants, n'occultant pas certaines images très dures. Des cris retentissent alors: "Bandes de terroristes, monstrueux, nazis, ordures !".
Dans le public muni de petits drapeaux israéliens et français, certains ont agité des pancartes "Viols en cours - Hamas terroriste" ou encore "Am Israël Haï" ("Israël est vivant").
Robert Zbili, le président du Fonds national juif (KKL) France qui organisait le rassemblement, a expliqué à l'AFP que le 7 octobre 2023 a été comme une "onde de choc pour nous, juifs de diaspora". La France compte la première communauté juive d'Europe.
Etait également présent Hassen Chalghoumi, l'imam de Drancy, ville près de Paris et principal lieu de départ de la France vers les camps de concentration et d'extermination nazis de 1941 à 1944.
D'autres rassemblements ont été organisés à travers la France dont à Clermont-Ferrand (centre) ou à Toulouse (sud-ouest) pour demander "la libération des derniers otages ou leurs cadavres".
- "la haine aveugle d'Israël" -
A Berlin, une manifestation en soutien à Israël, organisée près de la porte de Brandebourg, a rassemblé environ 500 personnes, selon la police. Beaucoup brandissaient le drapeau israélien et certains portaient des photos d'otages.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a mis en garde dimanche contre la montée de l'antisémitisme en Allemagne.
"Les citoyennes et citoyens de confession juive ici en Allemagne ne doivent pas vivre dans la peur et la terreur", a-t-il déclaré, ajoutant: "Nous n'accepterons jamais l'antisémitisme et la haine aveugle d'Israël".
Plus de 5.000 incidents antisémites ont été enregistrés en Allemagne en 2023, dont la moitié après le 7 octobre, selon le commissaire du gouvernement pour la lutte contre l'antisémitisme, Felix Klein.
A Genève, devant le siège de l'ONU, environ 300 personnes ont rendu hommage en soirée aux victimes du 7-Octobre. Des portraits des otages étaient disposés sur des piquets.
"Nous n'oublierons pas. Nous ne devons jamais permettre que le 7-Octobre se reproduise", a affirmé à la tribune l'ambassadrice américaine auprès du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Michèle Taylor.
En Israël, des centaines d'Israéliens se sont réunis dans une salle de concert à Tel-Aviv. Des photos des victimes défilaient sur un écran, tandis que les participants allumaient des bougies, écrivaient des messages ou s'enlaçaient en silence.
"Venir ici, un an après ce massacre atroce, est profondément émouvant", a dit Solly Laniado, l'un des organisateurs. "On ne sait pas comment trouver les mots. On a peur de fondre en larmes".
Pour le premier anniversaire de la journée la plus meurtrière depuis la création d'Israël en 1948, le président Isaac Herzog présidera lundi une cérémonie commémorative à Sderot, l'une des villes les plus durement touchées dans le sud du pays.
Une cérémonie aura lieu dans le kibboutz Reïm, près duquel avait été organisé le festival de musique electro Tribe of Nova dont au moins 370 participants ont été tués par le Hamas, ainsi que dans un kibboutz proche, Beeri, où plus de 100 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023.
Des hommages aux victimes du 7-Octobre doivent avoir lieu lundi à travers le monde.