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Des dizaines de milliers d'habitants de huit îles Canaries ont manifesté samedi pour exiger un changement de modèle touristique, rapportent les médias espagnols. Selon les manifestants, le tourisme de masse actuel met en difficulté une grande partie de la population de cet archipel espagnol.
Soutenus par des organisations environnementales comme Greenpeace et le WWF, les organisateurs réclament des mesures immédiates, telles qu'une limitation du nombre de touristes, l'instauration d'une taxe écologique pour les visiteurs et une régulation du marché immobilier en restreignant les achats par des étrangers.
Rassemblés sous le slogan "Canarias tiene un límite" (Les îles Canaries ont une limite), les manifestants ont défilé samedi après-midi, brandissant des pancartes telles que "Les îles Canaries ne sont pas à vendre". Selon les estimations du gouvernement local, plus de 32.000 personnes ont manifesté à Santa Cruz de Tenerife et environ 14.000 à Las Palmas de Gran Canaria. Des rassemblements de soutien ont également eu lieu à Barcelone et à Madrid.
Au-delà du tourisme de masse, le mécontentement de la population s'étend aux problèmes de pauvreté, de bas salaires, de hausse des loyers et de saturation des infrastructures et des espaces naturels. "Nous ne sommes pas contre le tourisme, mais nous demandons un changement du modèle actuel basé sur une croissance illimitée", explique Rosario Correo, une manifestante interrogée par la télévision publique espagnole TVE.
Les manifestants s'opposent notamment à la construction de deux nouveaux hôtels de luxe à Tenerife et réclament une participation des habitants aux décisions concernant le développement du tourisme, qui demeure le moteur économique de l'archipel.
Avec 2,2 millions d'habitants, les îles Canaries ont accueilli près de 14 millions de touristes l'an dernier. Le secteur emploie quatre habitants sur dix et représente près de 35% du PIB de l'archipel.