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La Bourse de Paris a cédé 0,13% vendredi, tirée à la baisse par des prises de bénéfices à l'issue de la dernière séance du mois, le marché digérant aussi une série d'indicateurs d'inflation européens et américains.
L'indice phare de la place boursière française, le CAC 40, a terminé en baisse de 10 points, s'établissant à 7.630,95 points en clôture, après avoir passé l'essentiel de la séance en terrain positif.
"Il y a une prise de respiration" des marchés "après une belle performance au mois d'août", observe Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam.
Le CAC 40 a avancé de 1,32% en août, malgré la vague de panique du début du mois après la publication de chiffres de l'emploi américain jugés inquiétants par les investisseurs. Le mouvement baissier a ensuite été accentué par des facteurs techniques, mais ce trou d'air a vite été comblé après la publication de nouvelles données rassurantes.
"Cela a été une semaine importante, une semaine de clarification" quant à la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) "après la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, et avec aujourd'hui des données d'inflation et de consommation" aux Etats-Unis et en Europe, commente Nicolas Forest.
Dans le détail, l'inflation est restée stable sur un an en juillet aux Etats-Unis, à 2,5%, mais a continué à accélérer sur un mois, à 0,2% contre 0,1%, selon l'indice PCE, publié par le département du Commerce et que privilégie la Fed, une évolution conforme aux attentes des analystes.
"Ce 2,5% est un chiffre qui permet à la Fed d'entamer son cycle de baisse des taux dès septembre, après un cycle de resserrement monétaire record", commente Nicolas Forest.
"Ces données rassurent, mais en même temps, le marché anticipe aujourd'hui huit baisses des taux sur un an, et pour qu'il continue de progresser, il faudra des nouvelles rassurantes sur le plan de la croissance, de l'emploi et des entreprises aux Etats-Unis", détaille le directeur des investissements.
Ainsi, pour de nombreux observateurs de marché, la prochaine statistique économique majeure sera le rapport mensuel sur l'emploi américain de la semaine prochaine.
Dans la zone euro, l'inflation a nettement ralenti en août, grâce à une baisse des tarifs de l'énergie. La hausse des prix à la consommation dans les 20 pays partageant la monnaie unique est retombée à 2,2% sur un an, son niveau le plus bas depuis juillet 2021, selon Eurostat.
L'inflation se rapproche ainsi de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE) ce qui devrait l'encourager à poursuivre son mouvement de baisse des taux d'intérêt, entamé en juin, dès sa prochaine réunion le 12 septembre.
En France, l'inflation est même passée sous la barre des 2%, à 1,9%, pour la première fois depuis août 2021, selon l'Insee.
Vendredi, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé dans une interview au magazine Le Point qu'une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre, après celle de juin, serait "juste et sage".
Des baisses de taux soutiendraient une relance de l'économie du Vieux continent, stagnante depuis l'an dernier.
Sur le marché obligataire, où le prix des obligations évolue en sens inverse de leurs taux, le taux d'intérêt des emprunts de l'Etat français à 10 ans s'est établi à 3,02% contre 2,99% à la clôture jeudi et le taux allemand à même échéance à 2,30% contre 2,27%.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a terminé à 3,88%, contre 3,86% la veille.
Vente réussie pour Dassault Aviation
La Serbie a signé jeudi un contrat d'achat de 12 avions Rafale auprès de Dassault Aviation à l'occasion d'une visite du président français Emmanuel Macron à Belgrade.
Son action a progressé de 0,36% à 194,80 euros et a tiré Thalès (+0,5% à 152,00 euros). Safran a en revanche cédé 0,33% à 197,95 euros.