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Évacuation partielle d'un campement des anti-A69 dans le Tarn

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Ed JONES

Des opposants à l'A69 ont été délogés vendredi d'un campement qu'ils avaient établi près du chantier de l'autoroute Castres-Toulouse, mais plusieurs d'entre eux restaient perchés dans des arbres, espérant empêcher leur abattage.

Vers 7H00, 200 gendarmes ont investi ce site emblématique à Saïx, dans le Tarn, baptisé "Cal'arbre" par les anti-A69.

"Une opération de gendarmerie a été menée pour libérer le site de La Cal'arbre, illégalement occupé par des opposants au chantier de l'autoroute A69", a fait savoir la préfecture.

"Seuls quelques arbres restent à ce jour occupés sur le site", a-t-elle précisé en fin de journée.

"Au cours de l'opération, 10 individus ont été interpellés (...) un opposant s'est blessé en chutant accidentellement" et "deux gendarmes ont également été légèrement blessés", écrit-elle dans un communiqué.

Dès la mi-journée, après le passage des tractopelles, il ne restait presque plus rien de la ZAD de la Cal'arbre, installée à une cinquantaine de mètres du chantier de l'A69, a constaté une journaliste de l'AFP.

Quatre cabanes dans les arbres, une banderole "ACAB" (All Cops are Bastards, "tous les flics sont des salauds" en anglais), des bottes de foin et des pneus au sol étaient les derniers vestiges du campement, où subsistent une dizaine de chênes.

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Ed JONES

Plusieurs militants restent sur place, certains perchés dans les arbres. Ils avaient construit à l'avance des cabanes pour pouvoir s'y replier en cas d'intervention des forces de l'ordre, avait constaté un journaliste de l'AFP.

Ils avaient aussi construit une "tour de guet" avec des palettes, ainsi qu'une cuisine, une infirmerie ou une "agora", autour de laquelle s'organisait la vie des dizaines de personnes qui y transitaient.

Vendredi en milieu de journée, des opposants installés dans les arbres criaient à d'autres "écureuils", comme ils s'appellent entre eux, pour leur souhaiter "de la force". Le bruit des engins couvrait partiellement leurs voix.

"Alors que le travail de ces engins continue, le risque d'un drame est extrêmement sérieux et pourrait coûter la vie à plusieurs personnes", estiment les zadistes dans un communiqué.

- abattages à venir -

"Le déchaînement des bétonneurs est total à deux jours de la période des coupes, mais notre détermination est sans faille", assure la ZAD A69, en référence à l'autorisation administrative d'abattage des arbres à partir du 1er septembre.

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Ed JONES

La construction de l'A69 est critiquée par des collectifs et mouvements écologistes, qui dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques.

En juin, à proximité du chantier, des milliers d'opposants ont participé à un rassemblement interdit, émaillé d'affrontements avec les forces de l'ordre.

En mars dernier, dans ce qui était encore une ZAD baptisée "Crem'arbre", également à Saïx, trois "écureuils" étaient descendus volontairement d'arbres où ils avaient campé pendant près de 40 jours, affirmant avoir obtenu des garanties sur leur préservation. Ils avaient été accueillis en bas par plus de 200 opposants à l'A69, sous l'œil attentif de plusieurs dizaines de gendarmes.

Par la suite, cette ZAD a été totalement évacuée et des projecteurs ont été installés en hauteur pour éviter le franchissement des grilles, des vigiles surveillant les lieux, a pu constater un journaliste de l'AFP. Les coupes d'arbres pourraient reprendre dès le 1er septembre.

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Ed JONES

Ces derniers mois, diverses dégradations sont survenues sur le chantier, notamment des incendies d'engins de construction, sans pour autant retarder les travaux, selon le concessionnaire de l'autoroute Atosca.

De leur côté, les opposants ont dénoncé des agressions physiques et l'incendie d'un véhicule et de tentes d'un campement mi-août. Le parquet de Castres mène une enquête pour "dégradation par incendie" et "violences en réunion".

Une autre enquête pour "dégradation de biens par incendie" a été ouverte par le parquet de Toulouse, après une plainte d'opposants à l'A69 occupant un terrain à Verfeil (Haute-Garonne) sur le tracé de l'autoroute controversée.

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