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Au Brésil, connu pour ses vastes étendues de plages paradisiaques, un projet de révision constitutionnelle qui pourrait aboutir à la gestion privée et à la dénaturation de certaines zones littorales suscite une vive polémique.
Le plus grand pays d'Amérique Latine est doté d'environ 7.500 km de côtes et la législation stipule que les plages appartiennent au gouvernement fédéral et son gérées par la Marine.
Mais un projet visant à changer ces règles inscrites dans la Constitution avance progressivement au Parlement, porté par Flavio Bolsonaro, fils de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui n'a jamais caché son rêve d'un "Cancun brésilien", en référence au pôle touristique mexicain et ses grands complexes hôteliers en béton conçus pour le tourisme de masse.
Concrètement, le projet de révision constitutionnelle propose de transférer la gestion des zones littorales aux différents États brésiliens, aux municipalités ou au secteur privé.
Ses détracteurs estiment que cela pourrait avoir des effets néfastes pour la protection des paysages et de l'environnement, voire empêcher la population d'avoir librement accès à certaines plages.
De nombreux internautes sont mobilisés sur les réseaux sociaux, alors que le Sénat tenait une audience publique à ce sujet en début de semaine.
"Mettons la pression sur les sénateurs pour voter contre", a lancé l'actrice et militante écologiste Laila Zaid, sur une publication qui a atteint près d'un million de vues sur Instagram.
Selon Daniel Capecchi professeur de Droit constitutionnel à l'Université fédérale de Rio de Janeiro, il est "fortement probable" que le texte soit adopté quand il sera soumis au vote des sénateurs.
Son application pourrait cependant être remise en cause si la justice considère qu'il s'agit d'une violation de "principes fondamentaux de la Constitution" sur la préservation de l'environnement, estime-t-il.