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La situation du ramassage des déchets à Paris était confuse vendredi au douzième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin affirmant que la réquisition des agents "fonctionne".
Les poubelles non ramassées continuent de s'entasser dans les rues de la capitale, mais la mairie n'avait pas communiqué de nouveau bilan à la mi-journée. La veille, 9.400 tonnes d'ordures jonchaient les trottoirs de la capitale, selon elle.
Après le refus mercredi de la maire Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, de demander la réquisition d'agents au préfet de police, ce dernier a "jeudi soir requis le service de la propreté de la ville" pour évacuer les ordures, a assuré Gérald Darmanin vendredi matin.
"Dès aujourd'hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles", a-t-il assuré sur RTL.
Mais les maires d'arrondissement interrogés par l'AFP avaient peu de certitudes sur les effets de cette décision.
Leur situation diffère déjà, depuis le début de la grève, selon que le ramassage est effectué par les agents de la ville, pour la moitié des arrondissements, ou par un prestataire privé, pour l'autre moitié.
Pour Delphine Bürkli, la maire Horizons du IXe arrondissement, géré par le public et donc très touché par l'absence de ramassage, si des "réquisitions de garages (de camions-poubelles, NDLR) pour prestataires privés" ont eu lieu, "les régies ne sont pas encore concernées".
Pour le maire LR du XVe arrondissement Philippe Goujon, dont le prestataire privé a vu, après un recours en justice, son garage débloqué par les forces de l'ordre, la réquisition du personnel de la ville "commence effectivement". "Des équipages sont ressortis", affirme-t-il.
M. Goujon appelle au déblocage des incinérateurs du syndicat métropolitain (Syctom), présidé par le socialiste Corentin Duprey et qui ne veut pas à ce stade demander l'intervention des forces de l'ordre.
"Il n'y a que 5 ou 6% des éboueurs en grève", souligne Delphine Bürkli, qui demande à faire "appel à l'armée pour déblayer les rues".
"Ces 5% ont le pouvoir de bloquer tout le ramassage, ou presque, en portant deux types d'actions: bloquer les garages en régie municipale et les centres d'incinération", résume la maire Horizons du Ve arrondissement, Florence Berthout.
A Ivry-sur-Seine, le plus gros site d'incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.
L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté l'AFP sur place.