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On entend beaucoup parler de l'intelligence artificielle et de ses implications, notamment dans le domaine médical. Une première étude mondiale vient de paraître, elle évalue les capacités de Chat GPT 4 à poser un diagnostic sur des cas cliniques réels. Dans 63 % des cas, ce diagnostic est correct et plausible.
Clarisse consulte le docteur Lechien pour des troubles de la voix. Pour comprendre ce qu’elle a, le médecin réalise une fibroscopie. "Ce que vous avez, c'est du reflux gastrique qui monte dans la gorge", lui diagnostique-t-il. Le médecin décide alors de demander à l’intelligence artificielle Chat GPT de poser également un diagnostic et de suggérer des examens complémentaires ainsi qu’un traitement: "Il a partiellement trouvé quand même, c'est pas tout à fait exact, mais c'est très très proche. Et c'est pas un cas facile", s'étonne le docteur Lechien.
Le médecin a mené une étude sur 45 patients : dans 63% des cas, l’intelligence artificielle a proposé un diagnostic plausible et correct. Par contre, elle suggère une multitude d’examens complémentaires, soit 2 à 8 fois plus que ce qui est nécessaire. "C'est une intelligence artificielle très forte sur le plan théorique et très forte aussi pour proposer des diagnostics possibles. Mais quand on lui demande de faire preuve de discernement, ça patine un peu. Il a du mal.", explique le médecin.
L'intelligence artificielle bientôt omniprésente dans la médecine ?
Le médecin a constaté que dans seulement 22% des cas, les traitements proposés par l’intelligence artificielle étaient pertinents et nécessaires. Mais il reste convaincu de l’utilité d’un tel outil. "À l'heure actuelle, l'intelligence artificielle pourrait progressivement devenir un outil qui va aider de jeunes médecins en difficulté pour avoir une idée du diagnostic ou du potentiel diagnostic", justifie-t-il.
Du côté des patients, les avis sont mitigés quant à l’utilisation de cette nouvelle technologie. "Ça peut aider les médecins et faire avancer les choses, mais d'un autre côté c'est quand même bien d'avoir le médecin en face de nous", estime Clarisse. "Il y a ce côté humain qui m'ennuie un peu... il n'est pas là", trouve une autre patiente.
Le docteur Lechien est convaincu que d’ici 5 à 10 ans, la médecine passera par l’intelligence artificielle. Mais Il faudra selon lui légiférer pour encadrer et contrôler son utilisation.