Des hackers chinois s'attaquent à la Sûreté de l'Etat: que pouvaient-ils bien chercher?

C'est l'une des plus importantes intrusions dont est jamais été victime la Sûreté de l'État. Entre 2021 et 2023, des hackers chinois ont intercepté 10% de ses courriers électroniques. Aucune donnée classifiée n'a été volée, mais les pirates ont obtenu des informations confidentielles sur 500 employés: copie de carte d'identité, de permis de conduire et d'adresse...

Dans cette affaire rapportée par le journal Le Soir, on apprend que la Sûreté de l'État était cliente d'une société américaine qui s'appelle Barracuda et qui lui fournissait une sorte de pare-feu, un logiciel de sécurité. C'est au sein de ce logiciel de sécurité qu'il y a eu une faille et des hackers chinois ont pu rentrer dans le logiciel de la firme Barracuda et obtenir ces données auprès de tous les clients de cette société américaine, dont la Sûreté de l'État belge.

"Entre les mailles du filet" 

On ignore à ce stade si la Belgique était spécifiquement visée, mais si cela était le cas, des pirates informatiques chinois nous attaqueraient-ils ? Que chercheraint-ils exactement chez nous ? RTL info a posé ces questions à Axel Legay, cybert-expert. "Rappelons quand même qu'ils passent à la Commission européenne plus de diplomates et d'industriels qu'à la Maison Blanche", répond-t-il. "Ces personnalités viennent avec un certain nombre d'informations qui peuvent intéresser certaines personnes et sont parfois protégées évidemment par des services de renseignement."

Pour Axel Legay, il n'y a cependant pas d'inquiétudes à avoir sur cette situation, puisque la Belgique repousse plusieurs milliers d'attaques chaque jour. "Le fait qu'un très petit nombre d'attaques passent entre les mailles du filet, c'est une preuve d'une bonne protection", souligne-t-il. "Il faut bien garder à l'esprit qu'il ne sera jamais totalement possible de tout protéger."

"Des dizaines de millions investis" 

Cependant, l'expert en cyber-sécurité rassure: "La Belgique, un pays à la pointe en termes de cybersécurité". "Les autorités ont investi plusieurs dizaines de millions d'euros dans la mise en place d'une politique qui se renforce de jour en jour", poursuit Axel Legay. "Nous avons vraiment des technologies de pointe, parfois un peu méconnues (...) Mais franchement, la Wallonie, en Europe, c'est des millions et des millions d'équipements, de capacités. Et je crois pouvoir dire qu'on est dans le top 5."