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"Il n'y a pas de sous-culture" pour le chef de la musique de la Garde républicaine: d'Aya Nakamura à Oasis, en passant par Daft Punk et Jacques Martin, les militaires musiciens multiplient ces dernières années les incursions dans la pop.
Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi dernier, les téléspectateurs ont pu voir le commandant Frédéric Foulquier et ses hommes aux côtés d'Aya Nakamura sur le Pont des Arts.
La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde a interprété un medley avec ses tubes "Pookie", "Djadja" et un standard de Charles Aznavour, "For me Formidable", accompagnée par les musiciens de la Garde républicaine et du Chœur de l'Armée française.
Un duo inattendu qui n'a laissé personne indifférent. "Un très grand moment et un symbole fort", se réjouit le gendarme de 57 ans.
"Évidemment, notre première activité, c'est le protocole de la République, les cérémonies militaires et les grandes commémorations. Mais c'est aussi de propager la musique, toute forme de musique", explique Frédéric Foulquier.
"Les musiciens de la Garde républicaine sont des musiciens comme les autres, ils ne passent pas leur temps à jouer des marches militaires au garde-à-vous. Ils ont tous des formations classiques et ont des goûts très éclectiques", poursuit-t-il.
"Nous sommes un orchestre de batterie-fanfare qui peut aborder tous les genres musicaux possibles et imaginables ou presque", assure le commandant, clarinettiste de formation et altiste à ses heures perdues.
- Star des plateaux télé -
Pour preuve, avant de s'aventurer dans la pop urbaine nourrie de sonorités afro-caribéennes d'Aya Nakamura, la Garde républicaine s'était déjà illustrée avec la reprise de "Don't look back in anger" du groupe de rock britannique Oasis lors du match de football France-Angleterre au Stade de France en juin 2017, en hommage aux victimes d'attentats survenus à Manchester deux semaines plus tôt.
Une performance remarquée dans le monde entier qui a inspiré les organisateurs du défilé du 14-Juillet quelques semaines après.
À cette occasion, les musiciens de la Garde républicaine, mais aussi ceux de l'Armée de l'Air, de l'Armée de Terre et de la Marine, avaient entonné un medley des tubes du duo star de la musique électronique française Daft Punk, sur une chorégraphie millimétrée, sous l’œil surpris du président américain Donald Trump, invité d'honneur de la parade.
Un nouveau moment marquant qui était pourtant loin d'être la première incursion de la Garde républicaine, chargée de missions d'honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de l'État et du public, dans la culture populaire.
"Au début de ma carrière, on participait souvent aux shows télévisés", se remémore Frédéric Foulquier, qui a rejoint en 1988 cette branche de la Gendarmerie nationale. Avec ses camarades, il s'est notamment rendu sur les plateaux de "Dimanche Martin", animé par Jacques Martin, ou "Sacrée soirée", présenté par Jean-Pierre Foucault.
Musique, télévision et même cinéma, la Garde républicaine s'invite dans tous les domaines de la pop culture. En avril, elle a participé aux deux concerts symphoniques dédiés aux films de Hayao Miyazaki ("Mon voisin Totoro", "Princesse Mononoké") donnés par le compositeur japonais Joe Hisaishi à Paris La Défense Arena.
Elle collabore par ailleurs régulièrement avec le groupe Indochine depuis 2019 et a notamment pris part à leur grande tournée pour les 40 ans du groupe en 2022, avec un passage remarqué au Stade de France.
Force est de constater que "la musique militaire appartient quelque part finalement un peu à la pop culture", conclut dans un sourire le commandant Frédéric Foulquier.