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En Belgique, c’est le premier ministre qui dirige alors que le Roi n’a qu’un pouvoir de représentation. Le Roi est-il encore le ciment de notre pays? Entre Nord et Sud, les avis divergent. Certains verraient d’un bon œil l’avènement d’un régime présidentiel.
C'est le cas Pierre-Yves Dermagne. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail veut que la Belgique se dôte d'un président de la république. Il le redit avec force dans le magazine Wilfried. Pour le numéro 2 du gouvernement fédéral pour le PS, "dans un système présidentiel belge, on pourrair envisager une alternance des les rôles linguistiques".
Pierre-Yves Dermagne explique sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche que son engagement républicain est lié à son engagement en tant qu'homme de gauche "qui met la valeur de l'égalité entre les hommes et les femmes" au premier rang. "Je ne peux pas accepter un système qui, de par la naissance, crée des différences et, d'une certaine manière, une forme de privilège. C'est la raison pour laquelle je suis fondamentalement républicain."
Le vice-Premier ministre précise que cela n'a rien à voir avec "des questions de personne". "J'ai d'excellents relations avec le roi Philippe. J'ai beaucoup de respect et de sympathie pour lui, mais je ne peux pas valider, en tant qu'homme de gauche, un système qui crée une inégalité de droit entre les citoyens".
Ce dernier confie qu'il est conscient que ce n'est pas la priorité du moment mais, pour être conforme à ses engagements, cela reste un élement important pour lui.
Charles-Ferdinand Nothomb, ministre d'État pour les Engagés, ne partage pas du tout cet avis. Pour le royaliste, la monarchie est la colonne vertebrale de la Belgique. Elle est importante vers l'interieur pour les Belges et vers l'exterieur car elle nous sert à l'étranger pour vendre nos produits. "Je trouve que monsieur Dermagne s'engage sur une mauvaise piste qui ne mènera à rien d'ailleurs et qu'effectivement la Belgique est un pays solide malgré ses divisions. Il a des élements de diversité et des élements d'unité. Les deux sont necessaires", estime le ministre d'Etat.
Charles-Ferdinand Nothomb précise que le Roi est un élement d'unité essentiel car c'est "l'image, au délà de la sympathie que l'on peut avoir pour la personne ou pour son rôle, le Roi a une fonction, c'est une institution dont on a besoin". Pour ce dernier, il est très important d'avoir un chef de l'état stable qui ne soit pas issu directement du nord et du sud et qui joue "le rôle qui est très bien défini et très bien limité dans la constitution".
Selon Assita Kanko, députée européenne pour la N-VA, "les Flamands ne voient pas la royauté de la même façon et la royauté ne s'approche pas des Flamands de la même façon. Maintenant il y a plus de communication en néerlandais mais cela n'a pas toujours été le cas."
La députée européenne explique que le privilège de naissance la dérange énormément car elle est pour "la méritocratie". "Je pense que c'est par le mérite que l'on doit acceder à une position donnée donc je suis aussi pour un régime présidentiel."