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Alors que les directeurs d’école et les enseignants sortent de 6 semaines de préparation pour un retour à l’école progressif sous haute tension, la Ministre de l’Education Caroline Désir a annoncé cette semaine un retour massif pour presque tous les élèves la semaine prochaine.
En effet, le comité de concertation avait décidé mercredi d'autoriser le retour à l'école de toutes les maternelles dès le 2 juin et des primaires le 8 juin. Pour la CGSP-Enseignement, cette décision "témoigne d'un mépris sans nom du travail accompli par les personnels de l'enseignement", qui ont "donné de leur personne afin de rencontrer chacun des critères de sécurité".
"Précipitation de rentrée"
Va-t-on trop vite dans ce déconfinement ? Une partie du corps enseignant reste abasourdie par ce revirement et ne se sent pas respectée. Invité de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, le président communautaire de la CGSP Enseignement Joseph Thonon estime que cette "précipitation de rentrée" est liée à la reprise anticipée du côté flamand.
"Dès la première phase où on a dû prendre des mesures, on a déjà vu une différence entre le Nord et le Sud du pays. On respectait els 10 élèves par classe alors que dans le Nord on allait jusqu'à 15 voire plus. Puis sans concertation avec le gouvernement de la communauté francophone, le gouvernement flamand a décidé de faire une rentrée. Pour les enseignants de la communauté francophone, on a eu l'impression d'être pris en otage", estime Joseph Thonon.
Une compétence des communautés
Le député bruxellois de la N-VA Gilles Verstraeten réfute l'idée que la Flandre ait pu dicter sa loi sans concertation. "Il était prévu dans les décisions du Conseil National de Sécurité (CNS) de laisser la décision aux communautés d'ouvrir d'autres années scolaires" rappelle-t-il. En effet, le CNS a indiqué le 24 avril dernier la reprise progressive des cours précisant : "Chaque communauté aura la charge d’élaborer, en concertation avec le secteur, l’opérationnalisation de cette décision". Le député bruxellois ajoute qu'une concertation sur le terrain avec les pouvoirs organisateurs ainsi que les syndicats a eu lieu : "Il y avait consensus total sur l'ouverture de nouvelles années scolaires. On a consulté les experts aussi".
Du côté francophone, la députée bruxelloise PS Delphine Chabbert refuse d'affirmer que "la fédération Wallonie-Bruxelles a suivi la Flandre, elle respecte les consignes du CNS". Selon elle, la ministre de l'Education Caroline Désir s'est exprimée très tôt sur la nécessité du retour des maternelles à l'école suivant l'avis de pédiatres. "Et en même temps les épidémiologistes reconnaissaient qu'ils n'étaient pas en danger", ajoute la députée.