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Les tests de Mathieu: le OnePlus 7 Pro tient-il vraiment la route dans la cour des (très) GRANDS smartphones ?

La marque chinoise qui ne cesse de gagner en utilisateur et en réputation a osé monter (encore) en gamme. Le OnePlus 7 Pro, à 709€, reste cependant à distance raisonnable du podium Samsung/Huawei/Apple, dont les fleurons atteignent ou dépassent les 1.000€. Voici mon verdict après deux semaines d'utilisation.

Il y a deux semaines, j'ai assisté au lancement de la série 7 de OnePlus, un fabricant chinois de smartphone à l'approche commerciale originale, et qui bien davantage que la concurrence, met l'expérience de l'utilisateur au centre de ses préoccupations.

Ça ressemble à un beau discours marketing, mais c'est vrai. A l'instar d'Apple et de son iPhone, OnePlus se concentre sur un ou deux smartphones par an, et veille à ce que l'emballage, le matériel, le logiciel, plaisent à l'utilisateur. Certaines marques sont détachées de ce concept, d'autres essaient de le faire mais se plante un peu. OnePlus et Apple ont trouvé le truc: faire de leur smartphone un objet du désir, susciter l'envie. Le Chinois se concentre sur les réseaux sociaux pour faire parler de lui, et il a un argument en plus: le rapport qualité-prix.

Imbattable à ce niveau-là à ses débuts, OnePlus s'octroie désormais le luxe de gonfler ses fiches techniques et ses prix. En 2019, il y a même une version Pro du OnePlus 7, que j'ai essayée durant deux semaines.


7,6 cm de largeur: les grandes mains apprécieront, les autres moins... (© RTL INFO)

Un TRÈS grand format pas spécialement original

Un mot du design, tout d'abord. Si le dos en verre mat est très réussi (dans sa robe Nebula Blue, légèrement dégradée, c'est vachement agréable à l'œil), le cadre en métal brillant et les deux faces recourbées sur les tranches n'ont rien d'original. Le Mate 20 Pro de Huawei ou les Galaxy S10 de Samsung arborent ce look depuis quelques mois. Je trouve un peu dommage que OnePlus ne se différencie plus assez de la concurrence, alors qu'à ses débuts, on les repérait au premier coup d'œil. Seul l'alignement vertical et centré des trois capteurs photos permet de le différencier.

Un look réussi mais déjà vu, donc, associé à un format gigantesque. 6,67" pour l'écran, fusse-t-il intégral avec une occupation record de la face avant de 88,6% (il n'y a que de très fines bordures, pas d'encore pour caméra frontale, pas d'espace pour des boutons), c'est vraiment grand.

A vrai dire, avec mes mains de taille normale, c'est la première fois qu'un smartphone me parait trop encombrant. J'ai sans doute atteint la limite, et j'ai trop souvent l'impression qu'il n'est pas assez manipulable à une main sans faire des acrobaties dangereuses qui finissent par mener à la chute. C'est surtout au niveau de la largeur (7,6 cm) que ça se ressent.


La couleur bleu mat est originale, mais le design et le cadre sont du déjà vu (© RTL INFO)

De l'Android comme on l'aime

Les OnePlus 7 tournent sous la version 9.5 d'OxygenOS. Il s'agit d'une surcouche très élégante à Android 9. Elle va à l'essentiel et propose des menus clairs, des gestes de navigation intuitifs (à activer dans les options), un écran discret sur la gauche (Shelf) qui reprend des raccourcis intéressants, des menus et paramètres clairs et quelques petits détails ergonomiques qui font la différence.

Au final, on sent qu'au centre de la démarche des développeurs de OnePlus, il y a l'expérience utilisateur. Et non, comme chez Samsung et Huawei par exemple, l'envie d'imposer un écosystème maison fait d'applications et services propres (cloud payant, sauvegarde, calendrier, assistant vocal, etc…).


Un Android épuré, avec ici l'écran Shelf (© RTL INFO)

Des performances au top mais la photo reste un cran en-dessous des ténors

Avec une puce Snapdragon 855, jusqu'à 12 GB de RAM et jusqu'à 256 GB de stockage interne, il y a des performances à revendre dans les OnePlus 7. Qui les confirment avec un "mode jeu" et même un "mode Fnatic", du nom de cette célèbre équipe de gamers professionnels. Au final, ça optimise le téléphone pour le jeu vidéo, avec des processeurs qui tournent au maximum et des notifications limitées à des vibrations.

Pour la consommation de contenu, le OnePlus 7, surtout en version Pro avec les haut-parleurs stéréo et l'écran infini de sa dalle de 6,67", est déjà l'un des meilleurs de l'année. Son écran OLED est une réussite totale. Le taux de rafraichissement de 90 Hz tant vanté par la marque est vraiment un plus. Les icônes défilent de manière plus fluide, par exemple, quand vous passez d'un écran à l'autre. Ça se voit surtout quand on revient à un écran de 60 Hz (la moyenne) par après.

Enfin, l'autonomie de la batterie de 4.000 mAh est bonne, une grosse journée sans problème, deux si vous êtes un utilisateur moyen. Le gros plus, c'est la Wrap Charge 30, qui accélère encore le chargement rapide. En 20 minutes, vous retrouvez 50% d'autonomie.

A 709€ prix de base pour la version Pro, et 549€ pour la version normale, il faut bien accepter quelques petites concessions par rapport aux leaders sur Android que sont Samsung et Huawei. Et les seules qu'on a trouvées sont du côté des photos. Par rapport au P30 Pro du géant chinois, le OnePlus 7, même en version Pro avec ses trois capteurs à l'arrière, doit s'avouer vaincu. Après deux semaines d'utilisation comparée, que ce soit au niveau de la qualité générale, du mode nuit, de la stabilisation ou des capacités de zoom, Huawei fait mieux avec son modèle vendu tout de même 999€, soit 300€ de plus !

Les autres concessions sont l'absence de charge sans fil (plus lente, elle n'a rien d'indispensable pour l'instant) et l'absence de certification IP pour l'étanchéité (ce qui n'empêche pas le OnePlus 7 Pro d'être équipé de joints un peu partout pour résister à des chutes dans une cuvette ou une baignoire, ou même à un lavage dans l'évier).


Le compartiment de la carte SIM est équipé d'un joint rouge, qui prouve une volonté d'étanchéité (© RTL INFO)
Par rapport aux ténors vendus 1.000€, le OnePlus 7 Pro s'avoue vaincu en photographie (© RTL INFO)

Conclusion

Après deux semaines d'utilisation, notre verdict est sans appel: OnePlus a réussi son pari de monter en gamme, tout en gardant un rapport qualité-prix sans concurrence. Il tient donc largement la route dans la cour des très grands. La version Pro du OnePlus 7 que nous avons essayée est un concentré de performances, sans réelle concession sur le haut-de-gamme à part des photos un peu moins bonnes que les ténors. Sa très grande taille m'a également un peu perturbé, mais c'est une appréciation personnelle.

Le reste est au top: écran infiniment rapide (90 Hz) et grand grâce à la caméra frontale rétractable, son stéréo, puissance… On fait difficilement mieux en 2019. Et si la suite logicielle maison de Samsung et Huawei ne vous intéresse pas, alors ça ne vaut clairement pas la peine de mettre les 300 ou 400 euros de différence.

Si vous trouvez que 500€ c'est déjà pas mal, alors foncez les yeux fermés vers la version normale du OnePlus 7, moins grand et (un peu) moins bien équipé, mais qui permet à la marque de garder son esprit originel de "flagship killer". Grâce à ce double lancement, une première pour la marque, les bourses plus raisonnables ne sont pas oubliées. C'est ce smartphone-là qui ridiculise réellement un iPhone à 1300€, ou un Samsung à 999€.


 
 
 
 
 

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