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La présence de déchets en plastique dans nos mers a des effets néfastes sur la santé des êtres humains et des animaux. On estime qu'environ 90% des oiseaux marins ingèrent du plastique et que 2.144 espèces au total sont affectées par le plastique présent dans leur environnement. Les tortues, poissons et mammifères marins sont également nombreux à ingérer malencontreusement ces déchets variés. "On trouve de tout dans les estomacs, décrit Thierry Jauniaux, vétérinaire et expert européen de la santé des animaux aquatiques. On trouve bien sûr heureusement des poissons et des restes de poissons, mais malheureusement, on trouve aussi des déchets c'est-à-dire plastiques. J'ai même déjà retrouvé des jerricans dans des estomacs de cachalot", décrit ce scientifique qui a observé ce phénomène depuis longtemps. "La première fois que j'ai été confronté à ça, c'était un animal qui avait avalé un préservatif usagé parce qu'il y avait un noeud dedans".
Le WWF s'inquiète des conséquences dramatiques de la présence de déchets en plastique dans nos mers
Chaque année, entre 19 et 23 millions de tonnes de déchets terminent dans les mers. C'est 60% de la pollution marine. Le Fonds mondial pour la nature est inquiet car aujourd'hui toute la planète est concernée. "L'humain est aussi concerné puisque en consommant des crustacés, du poisson et de l'eau, il consomme des microplastiques, éclaire Deborah Van Thournout, porte-parole du WWF Belgique. On a estimé que nous en ingérons l'équivalent d'une carte de crédit par semaine, donc cinq grammes".
Selon le WWF, l'interdiction du plastique jetable et le recours à des alternatives au plastique constituent des mesures importantes pour lutter contre la pollution. Mais une action rapide est nécessaire, rappelle le Fonds mondial pour la nature, qui plaide donc en faveur d'une convention des Nations unies contre la pollution plastique.
Mêmes nos moules contiennent du plastique
Selon plusieurs scientifiques, nous atteignons désormais un point de saturation pour les écosystèmes. Une récente étude révèle que sur 555 espèces de poissons analysées, plus de deux tiers ont ingéré du plastique. "Chaque fois que l'on fait une analyse d'une moule, on va trouver une particule plastique par moule que l'on aura disséquée, décrit Thierry Jauniaux. Si on pense à certains produits qui sont présents dans ces plastiques et par exemple qui peuvent être des promoteurs de cancer, il est sûr que c'est au long terme qu'on va le voir".