Partager:
C’est une habitude. Alix prend le train pour se rendre à son travail à Bruxelles. Cette enseignante habite à Tournai et fait l’aller-retour tous les jours. "Souvent, le mercredi, le train est bien rempli", témoigne cette jeune maman d'un bébé de 4 mois qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. "Alors quand mon train de 12h47 à la gare de Bruxelles Midi a été annulé, je me suis tout de suite dit que le suivant serait encore plus bondé". Lorsque le train suivant arrive sur le quai, vers 13h13, les craintes d'Alix sont fondées: "Le train était fort rempli et, en plus, il ne comptait que trois wagons au lieu de six habituellement", décrit la jeune femme. "Mais je suis montée dedans, en restant debout car je devais aller récupérer mon bébé de 4 mois à la crèche", justifie l'enseignante.
Il a demandé à tous les voyageurs qui n'avaient pas de place assise de descendre du train
Une fois à l'intérieur, Alix entend une annonce étonnante du contrôleur. "Il a demandé à tous les voyageurs qui n'avaient pas de place assise de descendre du train", relate-t-elle. "Il a expliqué que le train ne partirait pas tant que ces voyageurs n'étaient pas descendus", ajoute l’enseignante.
Alix se dépêche alors de trouver une place assise et finit par en trouver une. "J'ai pu convaincre des voyageurs dont les valises occupaient des places de les déplacer", raconte-t-elle. La passagère constate ensuite l'arrivée de l’accompagnateur de train, accompagné de "vigiles". "Ils devaient être trois ou quatre, j'étais impressionnée car j'avais l'impression que nous étions tous en faute ! Des voyageurs se sont assis par terre, disant que de toute façon, lorsqu'on est assis sur des sièges, les distances de sécurité ne sont de toute façon pas respectées. D'autres ont refusé de descendre et sont restés debout. Les vigiles et le contrôleur étaient ennuyés", assure la jeune femme.
Les explications de la SNCB: c'est la procédure de sécurité
Vincent Bayer, porte-parole de la SNCB, regrette cette mésaventure. "C'est un concours de circonstances qui a mené à cette situation que nous ne pouvons que regretter", déplore-t-il. En raison de la crise sanitaire, de nouvelles mesures sont d’applications pour ceux qui souhaitent prendre le train. Cette procédure de sécurité a notamment été mise en place pour éviter autant que possible des départs de trains suroccupés. Selon lui, la SNCB considère qu’un train est suroccupé quand toutes les places assises sont prises. Il peut y avoir des voyageurs debout dans le couloir central au milieu des places assises ainsi que dans les sas entre les voitures, mais dans les limites du respect du confort et de la sécurité, surtout sur le plan sanitaire.
"Lorsqu’un train risque d’être suroccupé, en fonction des taux d’occupation des autres trains vers la même destination, la SNCB peut dès lors inviter une partie des voyageurs à se diriger vers des trains alternatifs. Ceci est possible grâce à une communication permanente entre le personnel à bord des trains, sur les quais et en gares, la cellule de contrôle du trafic, les agents Securail et la police des chemins de fer", explique Vincent Bayer. Les "vigiles" évoqués par Alix sont donc certainement des agents de Securail.
Une application pour vérifier le taux d'occupation des trains
Le porte-parole ajoute que cette procédure a notamment été activée cet été pour les trains à destination de la Côte. "Il faut un bon équilibrage. Nous invitons donc les voyageurs à prendre les trains suivants", indique Vincent Bayer qui rappelle que, depuis début septembre, la SNCB a créé l’application MoveSafe qui permet de vérifier le taux d’occupation des trains avant d’embarquer. "Le taux d’occupation est indiqué par un code couleur, pour que le voyageur puisse décider de prendre éventuellement un autre train, plus tôt ou plus tard".
"Finalement, certains voyageurs sont tout de même descendus et le train est reparti", explique Alix qui est arrivée chez elle avec une heure de retard.