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Ce vendredi, on répond à la question de Marie, étudiante. Alors qu'elle entre dans sa période d'examens, le stress commence à se faire sentir. En cause : cela fait plusieurs fois qu'elle échoue à un examen. Il se trouve que celui-ci est un QCM (questionnaire à choix multiples) à points négatifs. L'étudiante est persuadée qu'elle pourrait réussir cet examen sans le fait qu'on lui retire des points à chaque erreur. D'où sa question : va-t-on bientôt interdire ces fameux QCM ?
Vous l'aurez compris, la particularité de ces questionnaires est que vous êtes pénalisé en cas d'erreur. Si vous cochez une réponse qui s'avère fausse, on peut vous retirer soit 0,5 ou 1 point. Marie estime que ce système de cotation est une source d'échecs abusifs.
Mais alors, ces QCM seront-ils bientôt interdits ? Il faut savoir que chaque établissement décide de les appliquer ou non. Mais légalement, la ministre de l'enseignement supérieur pourrait prendre un décret pour interdire ces QCM. Cela dit, son cabinet nous confie qu'elle est "très attachée à la liberté académique, et que ce n'est pas à l'ordre du jour".
En début d'année, la ministre Françoise Bertieaux a évoqué ces QCM après avoir consulté une étude menée par l'UCLouvain. Cette dernière montre que le taux de réussite des épreuves à points négatifs n'est que de 15 %, alors qu'il est de 45 % pour les QCM sans pénalité.
La ministre s'est dite "particulièrement préoccupée" par ces chiffres. Elle a donc demandé que l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur se penche sur la question.
Tout cela, c'était fin janvier. La question est désormais de savoir ce qu'il en est aujourd'hui. Nous avons posé la question à son cabinet, mais il n'y a pas encore de résultats. L'Académie a mis en place un groupe d'experts qui n'a pas encore livré ses conclusions.
Le même QCM partout ?
Une question que l'on pourrait se poser est de savoir si toutes les universités et hautes écoles utilisent le même système de QCM. La réponse est non. Par exemple, certaines ont totalement abandonné les QCM à points négatifs. C'est notamment le cas à l’UCLouvain depuis 2021. Il s'agissait alors de la première à le faire en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Cependant, à l'ULB, ils sont encore utilisés. Mais l'université nous précise avoir élaboré une charte en 2021 qui indique que l'utilisation des QCM à points négatifs est "vivement déconseillée". À l'Université de Liège, aussi, c'est toujours d'actualité.
L'université nous précise qu'une réflexion interne est en cours à ce sujet, mais non finalisée pour l'instant. Elle nous envoie aussi un article qui nuance un peu les conclusions de l'enquête de l'UCLouvain. Par exemple, les points négatifs obligent les étudiants à être sûrs d'eux et à ne pas récolter de points pour une réponse mise au hasard.
Pourquoi ce type de questionnaire ?
Présents dans de nombreuses universités, on peut être amené à se demander pourquoi autant de professeurs utilisent les QCM comme forme d'examen. Sachez qu'il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, l'efficacité du système. En effet, cela leur permet d'évaluer une quantité d'étudiants en un seul examen.
On les retrouve d'ailleurs plus souvent dans les cours avec un grand nombre d'étudiants. Cela permet donc une évaluation puis une correction très rapides. Problème : certains sont parfois uniquement évalués sur la base de QCM.
Ensuite, le QCM, c’est tout ou rien. C’est vrai ou c’est faux. Le professeur ne vous évalue pas sur une dissertation. C’est donc très objectif comme évaluation. Et enfin, cela permet aussi au professeur de vous tester sur plusieurs points du cours.
Pour répondre à Marie : soit la ministre les interdit. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Soit son université abandonne les QCM à points négatifs. Et là, plusieurs sont en réflexion...