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Un extrait judiciaire exigé aux nouveaux chefs scouts pour prouver qu’ils ne sont pas des prédateurs sexuels

Les nouveaux animateurs des mouvements et organisations de jeunesse devront produire un extrait de casier judiciaire, rapporte ce vendredi matin la Libre Belgique. Un projet de décret a été approuvé mardi en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il exige aux différents opérateurs du secteur de la jeunesse (fédérations scoutes, maisons de jeunes, auberges de jeunesse, centres de vacances, etc.) de réclamer à leurs nouvelles recrues un document administratif important : un extrait de casier judiciaire qui doit être vierge de toute condamnation pour délit sexuel. 

D’après le quotidien, cette obligation ne concerne pas les animateurs qui sont déjà actifs pour éviter une surcharge administrative. 

L’objectif de ce projet de décret est de protéger les enfants en évitant "autant que possible" le risque d’abus commis par des animateurs sur des mineurs. Cela permet également de rassurer les parents. C’est ce qu’a expliqué mardi Françoise Bertieaux, la ministre en charge de la Jeunesse. 

Les réticences du secteur de la jeunesse 

Si le secteur de la jeunesse approuve la finalité de cette nouvelle obligation, il dénonce les modalités choisies pour y parvenir qui ne tiennent pas compte des diversités du terrain, souligne La Libre. "Quand on évoque l’obligation de réclamer un extrait de casier judiciaire, la réalité n’est pas la même pour une maison de jeunes qui a entamé le processus d’embauche d’un collaborateur avec un contrat de travail ou pour une fédération scoute qui encadre 10.000 animateurs bénévoles. Chaque année, on a 3.000 nouveaux animateurs. Pour notre organisation, la charge administrative sera particulièrement lourde", craint Gilles Beckers, porte-parole de l’asbl Les Scouts, interrogé par nos confrères. Par ailleurs, il souligne le fait que montrer patte blanche au niveau moeurs ne signifie pas pour autant que le détenteur du document soit forcément "sûr". Ce qui pourrait favoriser un "faux sentiment de sécurité"

Les mouvements de jeunesse préconisaient d’autres solutions comme des formations ou des modules de sensibilisation. 

Le décret devrait être validé en séance plénière dans quinze jours. A noter que cette obligation est déjà d’application pour le milieu scolaire, les clubs sportifs et le secteur de l’aide à la jeunesse. 

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