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Le gouvernement britannique a annoncé lundi qu'il allait traquer les "fraudeurs" qui ont usé de "corruption" pour obtenir des contrats avec l'Etat pour la fourniture d'équipements de protection (masques, etc.) durant la pandémie de Covid-19.
S'exprimant devant la chambre des Communes, la ministre des Finances Rachel Reeves a affirmé avoir "commencé la procédure pour nommer un +Commissaire chargé de la corruption+ pendant la pandémie de Covid-19 pour récupérer ce qui est dû à la population britannique".
En 2022, une commission parlementaire avait estimé dans un rapport que 75% des 12 milliards de livres sterling dépensés par le ministère de la Santé en équipements de protection avaient été perdus en raison de "prix gonflés" pour des kits qui n'étaient pas aux normes.
Le cas d'une influente femme d'affaires, Michelle Mone, membre non élue de la chambre haute du Parlement, a particulièrement choqué. L'entreprise de son mari, Medpro, avait obtenu en 2020 - grâce à sa recommandation auprès du gouvernement - deux contrats représentants plus de 200 millions de livres (230 millions d'euros) pour fournir des masques et des blouses, qui se sont avérés ne pas correspondre aux normes requises.
Le "Commissaire" nommé par le nouveau gouvernement rédigera un rapport qui sera présenté au Parlement, a précisé Rachel Reeves, sans donner de calendrier, attaquant le précédent gouvernement conservateur.
"Le précédent gouvernement a augmenté les impôts tout en permettant aux gaspillages et à l'inefficacité échapper à tout contrôle", a-t-elle lancé, accusant l'ancien Premier ministre Rishi Sunak, ministre des Finances pendant la pandémie, d'avoir "signé chèque après chèque, après chèque" pour des contrats "qui se sont avérés inutiles" pour le système de santé.
Une enquête publique sur la réponse de l'Etat à la pandémie de Covid-19 est en cours au Royaume-Uni et a rendu un premier rapport très critique sur la mauvaise préparation du pays.