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Une plainte collective est en voie d'être déposée à l'encontre de la commune d'Uccle, de la zone de police Marlow ainsi que du bourgmestre, Boris Dilliès (MR), pour "usage disproportionné de la force" lors du rassemblement organisé mardi soir devant l'ambassade d'Israël, a indiqué jeudi le cabinet d'avocats Progress Lawyers Network (PLN), porteur de la plainte, à l'agence Belga.
Mardi, dès 18h00, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant l'ambassade d'Israël, située à Uccle, afin de dénoncer la situation à Gaza. Après moins d'une heure de mobilisation "pacifique", selon les organisateurs, la police a déployé canons à eau et gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Un manifestant a notamment été blessé au visage après un coup de matraque reçu de la part d'un agent de police, et une étudiante de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) - touchée au visage par le canon à eau - a dû subir une opération à l'œil.
Le bourgmestre a justifié ce recours à la force en pointant une manifestation "illégale" sans demande d'autorisation préalable. Selon lui, il a par ailleurs été demandé aux manifestants de quitter les lieux, sans que ces derniers n'obtempèrent. "J'ai donc autorisé la police à disperser les manifestants", avait assumé le maïeur mardi soir.
"La plainte est pour l'instant constituée de cinq plaignants (sans compter l'étudiante de la VUB), tous blessés à la suite des moyens utilisés par la police", a expliqué l'avocate Selma Benkhelifa, membre du PLN.
L'avocate pointe un usage "disproportionné" de la force, sur base notamment de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). "Le simple constat qu'une manifestation n'est pas non-autorisée n'habilite pas à recourir aux moyens spécifiques utilisés mardi par la police - à savoir gaz lacrymogène et canons à eau", a précisé l'avocate.