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Romane, la fille de Nathalie et Rinaldo a été tuée par un conducteur largement alcoolisé. Ils réclament un durcissement de la loi concernant ce genre d'affaire.
Sous une pluie battante, Nathalie et Rinaldo, les parents de Romane, ont organisé une marche blanche ce dimanche en mémoire de leur fille. Romane, alors âgée de 17 ans, a été mortellement percutée par un automobiliste alors qu’elle circulait en trottinette. Ce dernier, avec 1,9 gramme d’alcool dans le sang, avait traîné la jeune fille sur plus de 32 mètres avant de tenter de se cacher dans des buissons à l’arrivée de la police.
Un peu plus d’un an après ce drame, les parents de Romane mènent un combat : ils réclament l’introduction de la notion d’homicide routier dans le code pénal belge.
Un homicide reconnu comme un crime
Pour Rinaldo, la reconnaissance de l’homicide routier est essentielle. "Il ne s’agit plus de parler d’accidents involontaires quand une personne adopte une conduite délibérément dangereuse, en conduisant sous l’emprise de l’alcool ou de drogues", explique-t-il.
Actuellement, ces drames sont jugés comme des homicides involontaires, ce que les familles des victimes vivent souvent comme une injustice. "Reconnaître l’homicide routier, c’est punir ces actes comme des crimes, avec des peines de prison d’au moins cinq ans", poursuit-il.
Un exemple en France
En France, le concept d’homicide routier est déjà en cours de reconnaissance. Ce combat a notamment été porté par le chef cuisinier Yannick Alléno, dont le fils Antoine a été tué par un chauffard ivre et sans permis. Pour lui, parler d’homicide involontaire est une aberration. "Le chauffard a volontairement consommé de l’alcool et mis la vie d’autrui en danger. Cela doit être reconnu comme un crime", a-t-il déclaré.
Un texte adopté par le Sénat français prévoit de qualifier l’homicide routier comme un délit spécifique en cas de circonstances aggravantes : alcoolémie, usage de stupéfiants, emploi du téléphone au volant, ou encore non-assistance à personne en danger. Bien que la proposition de loi n’ait pas encore été adoptée définitivement en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale, Yannick Alléno reste convaincu que cette loi pourrait dissuader les comportements dangereux.
Une question de justice
Pour Nathalie et Rinaldo, comme pour d’autres familles endeuillées, il est urgent que la Belgique suive cet exemple. "Rouler sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants, c’est être un criminel en puissance", insiste le père de Romane.
Cette marche blanche, sous une météo peu clémente, était un symbole fort : celui de la détermination de ces familles à faire évoluer la loi pour que des drames comme celui de Romane ne soient plus considérés comme de simples "accidents".