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Harvey Weinstein, condamné à une peine de seize ans pour viols et agressions sexuelles en 2023 et victime aujourd’hui d’une leucémie, supplie la justice de le sortir de son trou. Alors qu’un nouveau procès l’attend au mois d’avril, Harvey Weinstein déclare même qu’il risque de mourir avant celui-ci si on ne le sort pas de prison. "Je vous demande et vous supplie, Monsieur le Juge, je n’en peux plus. Je tiens le coup parce que je veux la justice et passer à autre chose", disait-il.
À 72 ans, l'ancien homme fort d'Hollywood Harrvey Weinstein, emprisonné, demande donc de la pitié. Quid en Belgique ? L’âge est-il un critère de libération anticipée pour les détenus ?
Chez nous, l'âge n'est pas un critère en tant que tel : il n'y a pas de limites d'âge à partir de laquelle un détenu serait automatiquement libéré. En revanche, il existe la libération pour raisons médicales : un détenu peut la demander si par exemple, il est en phase terminale d'un cancer, ou si sa détention est incompatible avec son état de santé.
Pour prendre sa décision d'accorder ou pas une libération pour raisons médicales, le tribunal de l'application des peines tient compte des expertises médicales et de toute une série de facteurs tels que le risque de récidive, de commettre une nouvelle infraction, surtout quand il s'agit de mœurs, du risque d'importuner ses victimes et de son plan de réinsertion.
Du côté de l'âge, si un détenu âgé est dans les conditions pour bénéficier d'une libération conditionnelle, c'est-à-dire s'il a purgé un tiers de sa peine, le juge pourrait tenir compte du fait qu'une personne plus âgée serait a priori moins dangereuse.
Mais comme ce n'est pas toujours le cas, cela fait évidemment partie de l'appréciation des considérations générales de la libération conditionnelle.
D'une manière générale, un détenu peut demander une libération conditionnelle après donc 1/3 de sa peine. Le seuil est plus élevé pour les condamnés à 30 ans ou à la perpétuité, pour eux, le seuil minimal à purger est de 15 à 19 ans, parfois, c'est même 23 ans pour les cas les plus problématiques.
Pour accepter ou refuser les demandes, le tribunal de l’application des peines doit tenir compte des intérêts de la société, du détenu et des victimes et donc se poser différentes questions et y répondre : ce détenu pourrait-il faire du tort, risque-t-il de recommencer ses vols ou ses violences, aurait-il plus de chance de retrouver sa place dans la société s’il exécutait autrement sa autre peine, par exemple s’il avait un travail pendant la journée avant de rentrer loger en prison, ne risque-t-il pas de déranger ses victimes, a-t-il fait des efforts pour indemniser les victimes ?
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.