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A deux jours du vote prévu en séance plénière, de nombreux acteurs de l'enseignement supérieur rejettent la réforme du décret Paysage. La semaine dernière, PS et Ecolo l'avaient amendé disant être à l'écoute des étudiants. Mais aujourd'hui, une partie du monde académique estime que cette réforme est précipitée et qu'elle aura de nombreuses conséquences.
En colère et déterminées à se faire entendre, les équipes administratives et pédagogiques de l'université de Liège se disent oubliés par les derniers amendements du décret paysage. "Cette proposition a été prise sans interroger le personnel, sans se soucier du personnel et des impacts que ces modifications vont avoir sur le travail et sur la charge de travail", déplore Martine Evraud, déléguée CSC services publics à l'ULiège.
Stress et désorganisation, impossible de mettre en place ces nouvelles mesures. Dès le mois de juin, les procédures devront être adoptées en urgence. "Nous n'avons pas besoin d'une réforme comme ça, in extremis, imposée sur base de chiffres farfelus, sur le fondement d'un discours idéologique qui ne prend absolument pas en considération toute une série d'autres paramètres", déclare Frederic Georges, président du département de droit à l'ULiège.
L'enseignement supérieur, c'est pas L'École des fans
Pour certains parents, le retour à la réussite des 45 crédits à la place de 60 sur un an pose question. "L'enseignement supérieur, c'est pas L'École des fans. Et là, moi, j'étais heureuse de voir qu'il y avait un cadre pour mon fils en première pour réussir en deux ans son bachelier. Là, le message est absolument mauvais", réagit une maman.
"Au final, on se retrouve avec des gens qui se traînent des problèmes de plus en plus lourds à assumer. Et donc, il y en a certains qui ne se diplômeront jamais", craint une autre mère d'étudiant.
D'autant que les recours juridiques risquent de se multiplier. Yves-Henri Leleu, le doyen de la faculté de droit et de sciences politiques à l'ULiège met en garde : "Des recours contre le décret lui-même, des recours individuels, le cas échéant. Quand on travaille dans l'urgence, on ne prend pas toujours en considération la comparabilité des cohortes. Il pourrait y avoir certainement des étudiants qui pourraient se plaindre d'être moins bien traités que d'autres dans la réforme de la réforme".
D'autres actions pourraient être menées après le résultat des urnes. Le vote en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est prévu ce jeudi.