Accueil Actu Belgique Société

"C’est un lieu-refuge où les gens trouvent du réconfort": des "safe places" inaugurées pour lutter contre le harcèlement de rue

Quatre lieux-refuges ont été créés à Namur pour offrir un espace sécurisé aux personnes en situation d’inconfort ou de stress dans l’espace public. Une initiative saluée et inspirée par un dispositif similaire à Bruxelles.

Namur a inauguré quatre "safe places", des lieux-refuges accessibles à toute personne se sentant en insécurité dans la rue. Ces espaces, conçus en partenariat avec le parquet, la police et l’université de Namur (UNAMUR), sont identifiables grâce à un autocollant spécifique apposé sur leur porte.

Parmi eux, un cinéma, qui accueille les personnes en détresse pendant ses horaires d’ouverture.

Coline Leclerc, chargée des questions de genre à l’UNAMUR, explique: "C’est un lieu-refuge où les personnes, dans l'espace public, qui sont à un moment inconfortable à cause d'une personne qui les suit, qui les met mal à l'aise, peuvent rentrer et trouver ici du réconfort".

Un dispositif bien organisé

Ces refuges, répartis stratégiquement dans la ville, permettent aux personnes en détresse de demander de l’aide en toute discrétion.

"On se rend vers le guichet d’accueil, on explique qu’on a vu l’autocollant safe place sur la porte. La personne à l’accueil sait quoi faire pour assurer la sécurité et orienter vers les bonnes structures", précise Coline Leclerc.

Face à l’augmentation des signalements de harcèlement sexiste à Namur – 17 procès-verbaux en 2022 contre 42 en 2023 – l’urgence d’agir était palpable. Parmi les safe places, une bibliothèque municipale a également rejoint le projet. Ses 30 salariés ont suivi une formation pour mieux comprendre et gérer ces situations délicates.

Catherine de Biourge, cheffe du service bibliothèque, explique: "L’idée est de savoir qu’est-ce que le harcèlement de rue, comment accueillir ces personnes, les écouter et surtout les réorienter vers les bons organismes". 

Une initiative saluée par les usagers

Bien que récents, ces espaces séduisent déjà. Deux jeunes filles interrogées expriment leur satisfaction: "Si on n’a pas d’endroit où aller, ça peut être un endroit où on se sent bien", commente l’une d’elles.

Une autre souligne leur utilité: "C’est bien pour les jeunes filles qui se baladent seules le soir. Il y a déjà eu pas mal de cas d’agressions en ville". Namur s’inspire de Bruxelles, où des safe places ont été créés en 2023.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous