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Depuis le début de l'année, il y en aurait eu environ 600 détenus libérés plus tôt que prévu. Il ne s'agit pas d'une réduction de peine, mais bien d'une mesure d'urgence pour désengorger nos prisons parmi les plus surpeuplées d'Europe.
Les prisons sont pleines et ne permettent plus de loger tous les détenus. Nos établissements pénitentiairs figurent parmi les plus surpeuplées d'Europe. Certains détenus sont contraints de dormir sur des matelas au sol.
La solution est alors d'en libérer certains, uniquement s'ils disposent d'un endroit où aller et sous certaines conditions de condamnation. "Ça concerne des personnes qui sont à 6 mois de la fin de l'exécution de leur peine, qui ne sont pas condamnées à plus de 10 ans de prison ni pour des faits de terrorisme ou des faits de meurtre" explique Guillaume Lys, avocat pénaliste. "Ce sont des détenus qui maintenant se verraient étendus leur congé pénitentiaire prolongé, c'est-à-dire qu'ils seraient purement et simplement libérés."
Au total, 594 prisonniers ont quitté les murs de leurs cellules depuis le début de l'année. Une mesure d'urgence qui ne solutionne pas le problème à long terme de surpopulation carcérale. "Si on regarde aujourd'hui, on a 41 détenus qui partent en congé, on en a 140 qui reviennent demain", souligne Grégory Wallez, secrétaire fédéral CGSP Prison. "C'est toujours des vases communicants, c'est un travail supplémentaire au sein des établissements parce qu'il faut savoir qu'on vide à chaque fois la cellule du détenu et que le détenu ne va pas forcément récupérer sa cellule. Et donc c'est toujours du travail en plus pour le personnel."
Actuellement, près de 12 400 personnes se trouvent dans nos prisons pour une capacité d'environ 11 000 places. Les établissements pénitentiaires demandent d'ailleurs au prochain gouvernement de fixer un quota pour les prisons.