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Les vingt-deux premiers étudiants sourds du Certificat interuniversitaire en langue des signes de Belgique francophone (LSFB) et français ont été diplômés vendredi à l'UNamur. Il s'agit de la première formation en Fédération Wallonie-Bruxelles entièrement pensée en langue des signes et destinée à un public sourd.
Ce certificat "représente une avancée significative dans l'éducation inclusive et l'inclusion linguistique et sociale des personnes sourdes et malentendantes", se félicite l'université namuroise. "Elle permet aussi de mettre en avant les atouts des professionnels sourds dans ces domaines."
La LSFB est officiellement reconnue depuis 2003. Cependant, il n'existait jusqu'à présent aucune formation à destination des personnes sourdes dans ce domaine en FWB. "Les formations étaient destinées aux personnes entendantes. Or, telles quelles, elles ne sont pas adaptées à ceux dont la langue des signes est la première langue. Des exemples à l'international montraient qu'une formation conçue et dispensée pour des personnes sourdes avait beaucoup plus de pertinence", souligne la professeure Laurence Meurant.
Le programme du certificat inclut un socle commun de maitrise de la LSFB et du français écrit, ainsi que des connaissances théoriques et pratiques sur le bilinguisme entre une langue signée et une langue vocale. Après un tronc commun de six mois, le certificat a permis aux étudiants de se spécialiser soit dans l'enseignement de la LSFB, soit dans la pratique de la traduction-interprétation à destination des personnes sourdes.
En 2022, l'UNamur avait déjà mis sur pied le premier dictionnaire bilingue français/LSFB. Ces initiatives s'inscrivent dans la continuité de la publication d'un avis publié par Conseil de la Langue française, des Langues régionales endogènes et des Politiques linguistiques, soulignant l'importance de l'inclusion des personnes sourdes dans divers domaines.