Hadja Lahbib s'exprime pour la première fois en tant que commissaire européenne: voici ses différentes missions pour gérer les crises

Hadja Lahbib a accordé sa première interview en tant que commissaire européenne à Martin Buxant ce jeudi matin. Son portefeuille au sein de la Commission européenne est la préparation et la gestion des crises, et l'égalité. 

Que répondez-vous à ceux qui pourraient dire que "c'est assez léger"?

"Si vous pensez que l'égalité des genres, l'inclusion des handicapés, la protection des droits fondamentaux des LGBTQIA+ ou la gestion des crises humanitaires plus nombreuses... Si vous pensez que la préparation et la gestion des pandémies, des guerres, des attaques terroristes, c'est faible... Je ne comprends pas ce qui est le plus important... Serai-je un "poids lourd" de cette Commission européenne? Je pense qu'on peut dire ça comme ça. On a tendance à dire que c'est l'économie, l'industrie, la compétitivité... Mais qu'est-ce que la compétitivité et l'industrie si une pandémie arrive? Rappelez-vous le prix que nous avons payé car nous n'étions pas prêts pour la pandémie. Mon rôle sera de préparer l'Union européenne et le monde entier. Car nous sommes sollicités par d'autres pays, par exemple la RDC qui a fait face à une épidémie de mpox, et nous avons été les premiers en septembre à apporter les vaccins."

Comment peut-on mieux se préparer, par exemple, quand il y a des inondations en Espagne?

"Il y a un centre de crise européen qui a envoyé des signes en disant qu'il y avait des intempéries qui se préparaient. Quand les intempéries sont arrivées, nous avons envoyé des images satellites qui ont montré l'étendue des dégâts. Après, l'Espagne a activé le mécanisme européen de protection civile, qui a permis à plusieurs pays européens d'apporter l'aide, permettant de déblayer et de retrouver des survivants."

Etes-vous "Madame Crises"?

"Oui, car nous savons que les pandémies comme les catastrophes naturelles ne s'arrêtent pas aux frontières. Il faut les gérer de manière globale. Tant que tout le monde n'est pas protégé, personne n'est en sécurité."

Quel est le budget?

"C'est le seul budget qui n'a pas diminué sur les 5 années précédentes. Il n'a pas cessé d'augmenter car la menace augmente. Cela peut être la menace nucléaire. Elle est brandie de plus en plus par Vladimir Poutine."

Vous avez aussi le portefeuille de l'égalité. Mercredi, à Strasbourg, la présidente a dit que vous aviez traversé beaucoup de plafonds de verre.

"Cela veut dire que le plafond de verre, par exemple pour les femmes, existe toujours bel et bien. Il y a une enquête récente qui révèle la violence à l'encontre des femmes, qui continuent à être bien présentes. Ce plafond continue à laisser sur le carreau une compétence très importante, celle des femmes."

Et d'ajouter: "Je vais travailler sur l'égalité salariale, sur l'équilibre travail-maison, et donc permettre aux femmes de ne pas payer le prix de la maternité. Toute une série de lois doivent être transposées dans les deux ans. Mon rôle sera de faire la différence et de travailler avec les associations de terrain pour que ces législations se transforment en réalité."