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Jacqueline Galant était l'invitée de 7H50 sur Bel RTL ce vendredi. La bourgmestre de Jurbise, également députée wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a notamment été interrogée sur la proposition de loi du CD&V. Le parti social-démocrate flamand propose de conditionner l'obtention de la nationalité belge à la réussite d'un "examen de nationalité". " "Ce test ne devrait pas être un marteau avec lequel frapper les gens. Mais les demandeurs devront pouvoir démontrer qu'ils ont les connaissances nécessaires sur la Belgique, comme par exemple savoir ce qu'est l'Atomium", a expliqué le député à l'origine de la proposition, Franky Demon.
L'interview de l'élue du Mouvement réformateur (MR) s'est conclue sur un petit mélange de pinceaux. Après avoir expliqué qu'il était important que les étrangers qui demandent la nationalité belge connaissent notre histoire et nos valeurs, la députée-bourgmestre n'a pas pu répondre correctement à cette question: à quoi correspond le 21 juillet, notre fête nationale?
Antonio Solimando: Faut-il faire passer un test de citoyenneté aux étrangers qui demandent la nationalité belge?
Jacqueline Galant: Moi je pense sincèrement que le politique, en tout cas en Wallonie, a raté le train de l'intégration, ici surtout en Wallonie. J'avais un discours, plus ou moins en 2010, où je disais qu'il y avait cet échec de l'intégration, où quand je venais de Jurbise et que je ne venais au parlement fédéral, et aujourd'hui je siège à la Fédération Wallonie-Bruxelles (ndlr: situé à Bruxelles), je prends le même chemin et je me rends compte que l'intégration est vraiment un échec. Je suis quelque part rassurée parce que le président de Vooruit a le même discours que moi. Malheureusement, la situation n'a pas évolué. Donc oui, pour moi c'est un échec.
Antonio Solimando: Qu'est-ce qui vous pose problème exactement? Comme ça on comprend bien. C'est quoi? Par rapport aux déclarations de Conner Rousseau sur Molenbeek, c'est ça? (ndlr: le président des socialistes flamands avait dit ne pas se sentir en Belgique dans la commune).
Jacqueline Galant: Oui, par exemple moi quand je sors à Anderlecht, il y a des quartiers entiers où j'ai l'impression qu'on a créé des ghettos. Ils sont tous ensemble, de communautés étrangères, on ne voit plus cette mixité. On voit des enseignes par exemple uniquement en arabe dans des quartiers complets. Moi je ne trouve pas ça normal à Bruxelles qu'on ait cet accueil dans certains quartiers. Il faut vraiment qu'on continue, notamment en Wallonie, à travailler sur le parcours d'intégration, qui n'est pas une réussite parfaite. Par exemple, les personnes qui viennent s'installer en Belgique via le regroupement familial, mais ne sont pas visées par le parcours d'intégration. Donc, finalement, ils restent toujours entre eux. Et apprendre une des langues nationales de notre pays est vraiment très important pour moi.
Antonio Solimando: C'est un des critères pour obtenir la nationalité belge. Je reviens au début puisque je posais la question sur le test pour les gens qui demandent la nationalité belge. Vous avez élargi à d'autres types de citoyens. A quoi il servirait, ce test, avant d'obtenir la nationalité belge?
Jacqueline Galant: C'est important que les personnes qui choisissent de venir s'installer en Belgique intègrent, que ce soit la langue…
Antonio Solimando: La langue, c'est déjà dans les critères d'obtention de la nationalité.
Jacqueline Galant: Oui mais ce n'est pas toujours respecté. On se rend compte, via le regroupement familial, ils ne sont pas visés par le parcours d'intégration, donc ils n'ont pas les cours de langue. Ça veut dire qu'aujourd'hui il y a beaucoup de communautés, de familles qui sont installées en Belgique, qui font revenir des étrangers chez eux, il n'y a pas ce parcours d'intégration. Donc finalement ils n'apprennent jamais le français, le néerlandais ou l'allemand.
Antonio Solimando: Est-ce qu'on demande par exemple aux Belges par exemple quel est le chef-lieu de la province de Brabant flamand ou à quoi correspond le 21 juillet. Est-ce qu'on n'est pas en train de demander aux étrangers d'être plus belge que les Belges eux-mêmes?
Jacqueline Galant: Je trouve que quand on vient s'installer dans un pays, on doit connaître sa culture, son histoire. Donc c'est tout à fait normal. Mais nous ici, Belges, nous avons notre éducation, notre enseignement, qui nous permet justement d'avoir toutes ces connaissances. Donc c'est normal qu'une personne qui vienne de l'étranger, pour s'intégrer, qu'elle connaisse notre histoire, nos valeurs… La Flandre est beaucoup plus loin que la Wallonie.
Antonio Solimando: On a eu un Premier ministre qui a chanté la Marseillaise au lieu de la Brabançonne le 21 juillet quand même (ndlr: référence à un reportage de Christophe Deborsu pour la RTBF réalisé le 21 juillet 2007, où il demande à Yves Leterme, du parti CD&V, de chanter l'hymne belge).
Jacqueline Galant: Votre comparaison, je trouve, n'est pas raison. C'est un très mauvais exemple.
Antonio Solimando: Vous, vous savez ce qu'est le 21 juillet, à quoi ça correspond? À quel événement historique?
Jacqueline Galant: Tout à fait. Et moi j'ai été présidente de la commission des naturalisations…
Antonio Solimando: Vous ne m'avez pas dit à quoi ça correspondait.
Jacqueline Galant: Non mais je vous réponds par rapport à la commission des naturalisations, où j'ai été présidente, c'était vraiment une commission où j'ai vu passer des choses inadmissibles. Des gens venaient en Belgique, demandaient la naturalisation, obtenaient la naturalisation, et ne savaient aucune de nos trois langues nationales alors qu'ils étaient sur notre territoire parfois depuis de très longues années. Et donc le 21 juillet c'est notre fête nationale.
Antonio Solimando: Oui, et ça correspond à quel événement historique du coup?
Jacqueline Galant: L'indépendance de la Belgique.
Antonio Solimando: La prestation de serment du roi Léopold Ier (ndlr: la prestation de serment a eu lieu le 21 juillet 1831, où Léopold Ier a juré fidélité à la Constitution, alors que l'indépendance belge a été proclamée le 4 octobre 1830).