Partager:
La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, a suscité la polémique avec son projet de maison de jeunes dédiée aux adolescentes, accusé de promouvoir la non-mixité. Critiquée par le MR pour une possible complaisance envers l'islam politique, cette initiative s'inscrit dans un climat de campagne tendu autour des questions communautaires à Bruxelles.
La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, candidate à sa propre réélection, a présenté un projet qui lui tient à cœur lors d'une intervention dans un lieu islamique. Il s'agit d'une maison de jeunes dédiée aux adolescentes : "C’est une maison de jeunes spéciale pour les jeunes filles. Pourquoi ? Parce que les jeunes filles, des adolescentes à partir de 13-14 ans, parfois plus jeunes, n’ont pas très envie d’être avec les jeunes garçons. Elles ont envie de se retrouver entre elles et de se confier, de parler de choses en sécurité sans le regard des garçons. Elles ont le droit de faire ça. Aujourd’hui, les jeunes filles ne vont pas dans les maisons de jeunes à cause de cela".
#Molenbeek @catmoureaux prêche pour imposer 1norme #islamiste, la non #mixité .Créer 1« maison de jeunes spéciale pour les jeunes filles , parce qu’elles ont pas envie d’être avec de jeunes garçons . Il faut qu’on ait 1 endroit où elles peuvent se retrouver entre elles pic.twitter.com/d1BBqeHnIS
— Noor_nmq (@nmq_noor) October 8, 2024
Selon la bourgmestre, ce projet est né du constat que beaucoup de jeunes filles ne fréquentent plus les maisons de jeunes mixtes. Ce lieu, appelé "maison du bien-être", fait partie d'un contrat de quartier financé par la Région et devrait voir le jour dans cinq à sept ans.
Vivement critiquée par le MR
Cette déclaration a déclenché une vive controverse après la diffusion d’une vidéo sur le réseau social X, visionnée près de 200.000 fois. Des figures politiques, principalement issues du MR, ont accusé Catherine Moureaux de promouvoir une forme de ségrégation et de faire des concessions à l’islam politique. Georges-Louis Bouchez, président du MR, ainsi que d’autres personnalités comme David Weytsman, candidat bourgmestre MR à Bruxelles, ont vivement critiqué l’initiative, la jugeant contraire aux principes d'égalité entre hommes et femmes. "En la matière, cette vision est à l’inverse du projet universaliste que je porte : un projet où filles et garçons s’épanouissent ensemble, sans divisions. Offrons à nos jeunes des lieux où ils se retrouvent, échangent et grandissent ensemble", dénonce David Weytsman, candidat bourgmestre MR à Bruxelles.
En la matière, cette vision est à l’inverse du projet universaliste que je porte : un projet où filles et garçons s’épanouissent ensemble, sans divisions. Offrons à nos jeunes des lieux où ils se retrouvent, échangent et grandissent ensemble. https://t.co/UCPyGTgMrf
— David WEYTSMAN (@DavidWeytsman) October 9, 2024
De son côté, Catherine Moureaux a réagi en précisant que le projet ne serait pas exclusivement réservé aux jeunes filles, mais qu'une partie des installations leur serait prioritairement destinée. En pleine campagne électorale, ce projet s'inscrit dans un contexte où la question communautaire prend de plus en plus de place, notamment en raison des répercussions du conflit au Proche-Orient à Bruxelles. La bourgmestre, qui fait face à des critiques internes au PS et à la concurrence du PTB et d'autres listes, tente de mobiliser un électorat spécifique dans cette bataille politique.
