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Le catch est un monde à part. Souvent moqué pour son apparence truquée, ce sport compte cependant de nombreux adeptes et intrigue bon nombre de spectateurs. Rencontre avec Mathias, un catcheur belge bien déterminé à promouvoir les avantages de sa discipline.
Mathias, alors enfant, découvre le catch lors d’un voyage avec ses parents aux Etats-Unis. Éducateur de formation, ce Namurois âgé de 25 ans est aujourd’hui catcheur professionnel. Ce soir, il se produit dans le nord de la France. Au programme de la soirée : 6 combats.
La discipline est souvent critiquée pour ses matchs arrangés. Mais pour Mathias, le catch, c’est d’abord et surtout du sport spectacle. "La personne qui organise le spectacle va se dire que le public va être intéressé de voir le géant contre le tout petit ou les vieux à l'ancienne contre les petits jeunes qui vont vouloir gagner et les anciens feront les petits trucs de filou qu'ils connaissent. Le catch est quelque chose d'écrit. C'était très tabou avant, un peu comme la magie", nous confie-t-il, interrogé par Serge Vermeiren.
Le sens du spectacle
Autour du ring, la magie opère. Le public est familial et de tout âge. Les 700 spectateurs présents réagissent en fonction de l’évolution du combat. Ils sont immergés dans l'ambiance et se prennent au jeu, en s'installant juste à côté d'un ring où les coups s'échangent à grande vitesse. "On aime bien quand c'est drôle, quand ils volent, qu'ils se foncent dedans", explique une spectatrice. "C'est un sport comme un autre, tant qu'on passe un bon moment, le résultat importe peu", confirme un autre fan, qui compare cela à un bon film ou à une bonne série.
À quelques minutes de son combat, nous retrouvons Mathias dans sa loge. Il se met alors dans la peau de MBM, "The Most Brilliant Man", le nom de son personnage, qui peut se traduite par "L'homme le plus brillant". "Je suis le petit prétentieux à qui on a hâte de casser la tête, mais qu'on aime bien quand même", sourit le Namurois, qui fait ensuite son entrée sur le ring, acclamé par le public.
Une règle: ne pas blesser
Le combat peut commencer. Les coups et les prises s’enchaînent. Si le catcheur peut se faire mal, son intention est de ne pas blesser l’adversaire. Par exemple, Mathias révèle que pour donner un coup-de-poing, il laisse sa main légèrement ouverte pour limiter la violence de l'impact et ainsi limiter les risques de grosse blessure. La douleur se ressent, mais elle est alors gérable. "Il va le sentir, mais je ne vais pas lui cacher la mâchoire", résume 'MBM'. Ce dernier termine par un échange avec les supporters présents sur place. Il va ensuite soigner son image, sur les réseaux sociaux, pour développer son image.
"Il y a le côté personnage, la promo vidéo, les cascades, le côté showman, pour être catcheur, il faut toutes ces étapes. Si on en saute une, on va stagner au même niveau", nous raconte le Namurois. Fin octobre, Mathias se rendra au Canada pour y enregistrer des shows télévisés. Et y entretenir sa passion du catch.