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Ecolo et Groen ont connu des fortunes diverses lors des scrutins de dimanche. Les verts francophones ont subi une sévère défaite, au contraire de leurs homologues néerlandophones, premier parti de leur groupe linguistique à Bruxelles. Plusieurs éléments expliquent cette disparité, selon Audrey Vandeleene, politologue à l'ULB (Université libre de Bruxelles).
"On constate que de manière générale, l'exercice du pouvoir est compliqué pour Ecolo. Ils ont tendance à redescendre après une victoire et à remonter après avoir été dans l'opposition", analyse Audrey Vandeleene. "Il y a beaucoup plus de stabilité chez Groen, qui participe moins aux gouvernements qu'Ecolo".
Audrey Vandeleene pointe un autre élément : la différence de traitement de la part des autres partis. "Ecolo s'est plus fait attaquer par d'autres partis sur plusieurs thématiques, notamment sur Good Move, qui a plus été un sujet du côté francophone qu'en Flandre. Ecolo s'est aussi parfois fait traiter de dogmatique sur d'autres thématiques. Groen n'a pas eu à subir de telles attaques".
La politologue avance aussi comme explication les différences entre les paysages politiques francophone et flamand. "L'offre est beaucoup plus large du côté de la gauche au niveau francophone", déclare Audrey Vandeleene à Belga. "En Flandre, Groen apparaît pratiquement comme le seul parti de gauche. Le PVDA est associé au PTB et Vooruit s'est décalé vers la droite".
Les questions de l'écologie et du climat ont été moins présentes dans la campagne au nord du pays. "Les Engagés ont aussi abordé les thématiques climatique et écologique, tandis qu'en Flandre, le sujet n'a pas été repris par les autres partis. Le choix était plus clair".
Spécificité bruxelloise : les électeurs francophones ont la possibilité de voter pour des partis d'un autre groupe linguistique. "Cela a pu apporter quelques voix à Groen, mais ce n'est pas ce qui a changé la donne", selon Audrey Vandeleene.