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Le parti d'extrême droite Vlaams Belang obtient une position au niveau local à Ranst ainsi qu'une autre commune flamande, une évolution qui, bien que paraissant locale, pourrait engendrer des répercussions politiques à l'échelle nationale.
Le Vlaams Belang, parti d'extrême droite, s'apprête à accéder au pouvoir dans la commune de Ranst, en Flandre. Cet événement constitue une première qui pourrait avoir des répercussions plus larges sur la scène politique.
Dave Sinardet, politologue à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), explique : "Le fait que le Vlaams Belang accède au pouvoir à Ranst ne résulte ni de grandes convictions idéologiques ni d'une forte pression de l'électorat. En réalité, le Vlaams Belang n'a obtenu que 14,6 % des suffrages à Ranst, ce qui reste relativement marginal."
Selon Sinardet, la situation à Ranst est plutôt la conséquence d'éléments triviaux et spécifiquement locaux : des rivalités personnelles entre les principales figures des deux plus grandes listes, et l'ambition de certains d'accéder au poste de bourgmestre.
Ce contexte a conduit ces derniers à s'associer au Vlaams Belang. Toutefois, le politologue souligne que "cela a des conséquences bien moins anodines et triviales, puisque, pour la première fois, des partis s'allient au Vlaams Belang, permettant ainsi à ce dernier d'accéder au pouvoir dans une commune".
La remise en question du cordon sanitaire
Cette alliance pourrait-elle présager d'autres ruptures du cordon sanitaire ? Dave Sinardet n'exclut pas cette possibilité : "On pourrait envisager que des cas similaires se manifestent dans d'autres communes, et que certains, auparavant réticents, se disent désormais : 'Si cela se produit à Ranst, pourquoi ne pas en faire de même ici ?'"
Cependant, la réaction des grands partis politiques a été particulièrement ferme. Les présidents du CD&V et de l'Open VLD ont immédiatement pris la décision d'exclure les membres de leurs partis impliqués sur les listes locales qui se sont associées au Vlaams Belang à Ranst.
"Un signal clair est donc envoyé : cette association, même au niveau local, avec l'extrême droite, ne sera pas tolérée par les grands partis nationaux", conclut Dave Sinardet.
Il reste à voir si cette évolution influencera d'autres municipalités en Flandre et au-delà.