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En levant le poing quelques minutes après avoir été victime d'une attaque par balle, Donald Trump s'affiche comme un homme capable de réagir rapidement en situation de crise, commente David Criekemans, professeur en relations internationales à l'université d'Anvers.
L'attaque dont a été victime l'ancien président américain samedi lors d'un meeting électoral en Pennsylvanie (nord-est) va servir les intérêts du futur candidat républicain à la prochaine élection présidentielle de novembre. Dans des Etats importants comme la Géorgie et la Caroline du Nord (sud-est), Donald Trump était déjà en train de combler son retard sur son rival Joe Biden dans les sondages. L'attaque de samedi va l'aider à résorber définitivement l'écart, estime M. Criekemans.
Ailleurs, il va pouvoir maintenir son avance, certainement compte tenu des mauvaises prestations du démocrate Biden, au cours d'interventions télévisées.
Les attaques sur les présidents ne datent pas d'hier. "Au 19e siècle, celles qui se produisaient en Europe étaient surtout menées pour des raisons socio-économiques", ajoute M. Criekemans. "Mais ce à quoi nous assistons aujourd'hui aux Etats-Unis relève plus du récit idéologique. Il s'agit de l'avenir d'un système politique, de normes, et de valeurs."
Il est très difficile d'établir le portrait des auteurs de ce genre d'attentat. L'attaque de samedi révèle surtout deux phénomènes propres à la société américaine contemporaine: deux camps qui ne s'épargnent pas l'un l'autre, et des armes facilement accessibles dans tout le pays, pointe encore le professeur anversois.