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Jean-Marc Nollet, le co-président d'Écolo, était l'invite de Martin Buxant ce matin à 7h50 sur bel RTL. Il est venu présenter en exclusivité les résultats d'une vaste étude réalisée par l'institut indépendant EnergyVille. L'idée était de voir si les énergies renouvelables coûtent plus ou moins cher et si l'objectif d'être neutre en carbone en 2050 est réaliste.
Jean-Marc Nollet a d'abord rappelé que son parti "défend depuis longtemps une vision 100% renouvelable à l'échéance 2050".
Raison pour laquelle cette étude a été commandée : "pour tester les différents scénarios possibles pour arriver à cet objectif auprès d'un consortium interuniversitaire, académique, scientifique indépendant".
Quatre scénarios ont été analysés :
- Le premier : "On développe fortement le photovoltaïque et l'éolien sur Terre, sur notre territoire."
- Le second : "le développement de l'éolien offshore, en mer du Nord principalement"
- Le troisième vise à tester le nucléaire : "Certains, dans d'autres partis, défendent le nucléaire donc ça valait la peine de le tester"
- Le quatrième scénario : "On combine le renouvelable avec la diminution de consommation grâce notamment à l'économie circulaire."
Le premier enseignement à tirer de cette étude est que "les quatre permettent d'atteindre la neutralité carbone. Et c'est quand même une bonne nouvelle parce que c'est nécessaire pour lutter contre le dérèglement climatique", a déclaré le vice-président d'Écolo. "Dans ces quatre, il y en a trois 100% renouvelables qui sont faisables sans nucléaire et sans fossile. Et donc, c'est quand même une bonne nouvelle pour tous ceux qui se disaient : tiens, ce qu'Écolo défend, est-ce que c'est crédible ? Oui ! Il y a trois scénarios qui nous permettent d'atteindre la neutralité en 2050 avec rien que du renouvelable".
Sur ces trois scénarios sans nucléaire et sans fossiles, Jean-Marc Nollet a une petite préférence : "Les trois me vont, mais j'ai néanmoins un faible, effectivement, pour le scénario 'shift, c'est-à-dire celui qui combine les énergies renouvelables avec la transition économique vers un modèle qui est circulaire. C'est-à-dire qu'on réutilise, on recycle, on répare les matériaux qui sont utilisés. Et c'est celui-là qui permet de diminuer la facture des citoyens de manière très intéressante et très importante, puisque la différence est de 130 milliards d'euros par rapport au scénario du nucléaire".
Ce modèle coûterait donc 130 milliards d'euros moins cher que le scénario de l'énergie nucléaire. Raison pour laquelle l'écologiste la défend : "La différence entre le scénario renouvelable + diminution de la consommation avec le scénario nucléaire, c'est 130 milliards d'euros".
Vers la décroissance ?
Faut-il donc aller vers la décroissance pour mettre ce scénario-là en application, lui a alors demandé Martin Buxant. "Non, c'est de l'intelligence, lui répond Jean-Marc Nollet. C'est d'ailleurs ce vers quoi les entreprises vont un peu à la fois. C'est l'économie linéaire qui cède sa place à une économie circulaire, c'est-à-dire qu'on réutilise les matériaux qu'on ne gaspille plus. C'est : consommer autrement, mais c'est surtout : fabriquer autrement".
Au niveau de la tension sur le réseau électrique, qui est actuellement énorme, on va avoir besoin de plus d'électricité pour cette transition énergétique. La question qui se pose donc est : est-ce que ça va tenir le coup rien qu'avec du renouvelable ?
"Dans les quatre scénarios, vous avez raison, il y a une électrification très, très forte. On doit d'ailleurs tout basculer. Par exemple, les modes de chauffage, pompe à chaleur et autres. Tout ça va devenir électrique, effectivement. La voiture aussi en 2050, pas demain, mais d'ici 2050, ça doit être le cas aussi. Donc l'électrification fait partie de tous les scénarios. Mais les trois scénarios renouvelables sont faisables. L'étude le démontre", a-t-il conclu.