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La formation du futur gouvernement fédéral semble avoir des bâtons dans les roues avec le refus du MR de la dernière note du formateur Bart De Wever en matière de fiscalité. En parallèle, la Commission européenne, elle, n'attend pas. La présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, a donné jusqu'au 30 août aux 27 pour lui proposer leurs candidats aux différents postes dans sa nouvelle Commission. Un choix que devraient logiquement opérer les partenaires de la future coalition.
De différentes sources, il apparait cependant que les cinq partis de la potentielle "Arizona" n'ont pas encore abordé cette question, qui aura pourtant un impact certain sur la répartition des postes ministériels.
Avec Bart De Wever qui se présente les mains vides chez le Roi ce jeudi soir, il est bien possible que la Belgique rate le délai fixé par Ursula von der Leyen. L'Allemande a écrit à chaque capitale, et son courrier a, en Belgique, atterri entre les mains du formateur. Les futurs partenaires de coalition sont, normalement, les plus légitimes pour choisir le futur commissaire belge. Le "job" a en effet son poids, non-négligeable, dans la répartition des postes à responsabilité entre partenaires de majorité (ministères, présidences d'assemblée, etc.).
En août 2019, c'est le gouvernement sortant, en affaires courantes, qui avait fini par "envoyer" Didier Reynders à l'Europe. Mais à l'époque la formation du gouvernement suivant n'était pour ainsi dire nulle part. Il n'y avait même pas encore de "formateur" désigné par le Roi, on en était encore à l'information, menée d'ailleurs par le même Didier Reynders en tandem avec Johan Vande Lanotte. Le fait que le gouvernement démissionnaire prenne la décision n'a pas fait l'unanimité, certains parlant même d'un vote à la Chambre pour valider le candidat. Il n'en sera rien, et le libéral a intégré l'équipe d'Ursula von der Leyen.
Actuellement, 21 États membres ont déjà répondu à l'Allemande. Pour cinq autres, il est déjà plus ou moins clair quelle personnalité sera proposée, selon un aperçu réalisé par Euronews. La Belgique pourrait donc bien faire office de dernier de la classe.
Plusieurs noms sont cités, parmi lesquels Didier Reynders. Comme en 2019, il a échoué à devenir secrétaire général du Conseil de l'Europe. Le libéral semble un choix presque logique, après les deux mandats flamands de Karel De Gucht et Marianne Thyssen. Mais on entend aussi parfois les noms de Sophie Wilmès (MR), Frank Vandenbroucke (Vooruit), voire du tout frais eurodéputé Yvan Verougstraete (Les Engagés).
La présidente de la Commission a demandé aux États membres de proposer aussi bien un homme qu'une femme, sauf dans le cas où le commissaire sortant est reconduit. La volonté est de tendre vers la parité, mais cet objectif semble déjà difficile à atteindre, puisqu'on prédit actuellement la présence de 20 hommes dans l'équipe, bien plus que la moitié. Le porte-parole en chef de la Commission, Eric Mamer, n'a pas voulu s'avancer jeudi, indiquant que "le processus est encore en cours".
Ursula von der Leyen est en tout cas en pleines consultations bilatérales avec les capitales. Elle a reçu lundi le Premier ministre tchèque Petr Fiala. Ce jeudi, c'était au tour du Roumain Marcel Ciolacu.