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Le gouvernement géorgien a menacé dimanche d'arrêter tout manifestant qui tenterait d'empêcher le parlement de voter une loi controversée sur "l'influence étrangère", alors qu'une nouvelle manifestation est attendue dimanche soir à Tbilissi.
"Je tiens à avertir tous les membres des groupes radicaux de l'opposition qu'ils devront répondre de leurs actes de violence devant la justice", a prévenu le Premier ministre Irakli Kobakhidze.
Le ministre de l'intérieur, Vakhtang Gomelauri a été encore plus explicite: "Le blocage en groupe d'un objet d'importance particulière est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à quatre ans de prison", a-t-il prévenu.
Et il a ajouté: "Nous allons utiliser cet article contre les contrevenants à la loi, sans aucune exception".
Les autorités ont présenté les manifestants, composés en grande partie de jeunes, comme des foules violentes.
De son côté, la présidente géorgienne pro-UE, Salomé Zourabichvili, en conflit avec le gouvernement, a appelé les manifestants à être vigilants.
Le projet de loi doit passer en troisième lecture au parlement et la présidente Zourabichvili, en conflit avec le parti Rêve géorgien, devrait y opposer son veto.
Ce parti au pouvoir dispose cependant d'assez de voix pour passer outre.
Samedi, ils étaient déjà plusieurs milliers dans le centre-ville de la capitale géorgienne, dont de nombreux jeunes, à dire "Non à la loi russe !", en référence à ce texte inspiré d'une législation russe utilisée par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes.
Le texte, initiative du Rêve géorgien, du richissime Bidzina Ivanichvili, est vu comme un obstacle sur le chemin de la Géorgie vers l'adhésion à l'Union européenne, qui l'a vertement critiqué.
En cas d'adoption, la loi imposera à toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère".